la région de la Mitidja vivait au rythme de 20 attentats par jour. Les actes terroristes dans la wilaya de Blida ont connu une nette régression durant cette première quinzaine du ramadan par rapport à la même période de l'année dernière, grâce à un meilleur redéploiement des services spécialisés dans la lutte antiterroriste. Il est évident que ce qui est passé durant le ramadan dernier est à mettre plus sur le compte d'une baisse de vigilance, notamment de la part des citoyens, plutôt que sur la capacité des sbires de Abou Tourab, chef du GIA à contourner les mesures prises pour sécuriser la ville de Blida et ses environs. En réalité, l'intensification de la lutte antiterroriste avait débuté bien avant et avait abouti à la liquidation de plusieurs groupes terroristes et de leurs chefs, dont Aouar et tant d'autres qui exécutaient les ordres directs de Abou Tourab pour semer la terreur et la désolation. Toutefois devant le recours aux techniques de réadaptation des terroristes avec le pli et repli dans les zones limitrophes et les lisières, des nouvelles mesures viennent d'être prises. Ainsi, il était légitime, durant les années précédentes, lorsque la région de la Mitidja vivait au rythme de 20 attentats par jour, d'avancer l'argument de l'inexpérience des services de sécurité, il est tout aussi légitime, en 2002, de s'interroger sur les carences qui font que le sang continue à couler dans certaines régions limitrophes. L'expérience acquise par les diverses forces de sécurité durant les années précédentes permet aux Algériens d'exiger, non pas l'arrestation et la punition des coupables, on n'en est plus là, mais leur neutralisation bien avant l'accomplissement de leur forfait. Dans cet esprit, l'intensification des attaques terroristes dans la wilaya de Chlef, a poussé les autorités de la wilaya de Blida à mettre en oeuvre un plan de sécurité spécial qui est entré en vigueur dès le début du Ramadan. Plusieurs réunions ont été tenues entre les autorités militaires de Blida, les Groupes de légitime de défense (GLD) et les patriotes. Selon le principe retenu, ce plan a été chargé de se déplacer dans les communes où sont fixés ces groupes dans l'objectif de les impliquer davantage dans la lutte. Ces derniers ont été pratiquement écartés au cours des trois dernières années, en raison de la mise en oeuvre de la loi sur la concorde civile. Les GLD et les patriotes sont à présent appelés à s'impliquer de nouveau dans la «chasse aux criminels», selon la terminologie utilisée par le général Maïza, chef de la 1re Région militaire, lors de son récent déplacement à Chlef à la suite du massacre qui avait provoqué la mort de 8 personnes dans la localité de Sidi Okkacha. Ce plan consistera, en une surveillance accrue des frontières de Blida. Selon les autorités chargées de la sécurité de la wilaya, il a été remarqué que les massacres qui se succèdent depuis plusieurs semaines, sont notamment perpétrés au niveau des zones frontalières, comme c'est le cas à Sidi Okkacha, ; une localité située entre Chlef et la wilaya de Ténès. On peut, en outre, interpréter l'entrée en vigueur de ce plan de sécurité spécial à Blida comme la confirmation du nouveau tournant que prend la lutte antiterroriste à travers le pays. Un appel a été lancé à la population pour plus vigilance. Ce plan de sécurité renforcé a permis aux citoyens de la Mitidja de souffler. Pour ce qui est du banditisme, les services de sécurité de la wilaya de Blida ont mis en place des brigades pédestres de nuit pour la sécurité des biens publics. C'est grâce aussi à un meilleur redéploiement de services de la police judiciaire que le bilan des actes de banditisme dans cette wilaya est moins alarmant durant le premier semestre 2002 par rapport à la même période en 2001. Trafic de drogue, vols de voitures, cambriolages, agressions, pédophilie et autres délits à mi-chemin entre le grand banditisme et la délinquance juvénile ont été traités par les services de la police judiciaire de Blida. Selon les responsables chargés de la sécurité, les services s'attellent actuellement à développer d'une part la police de proximité pour démanteler les réseaux urbains et d'autre part de mettre en place progressivement, un maillage efficace contre le grand banditisme et le crime organisé dans la wilaya de Blida.