«L'Algérie a ratifié une dizaine de conventions internationales relatives à la criminalité organisée. Mais elle accuse toujours un retard.» C'est ce que n'a cessé de rappeler Me Miloud Brahimi, avocat et spécialiste en droit international lors d'une table ronde animée, hier, au Centre de presse d'El-Moudjahid avec la participation de la juriste Mme Zoubida Assoul, spécialiste de droit international et présidente du Réseau des femmes juristes arabes, et le commissaire Hassani de la Dgsn. Me Brahimi rappellera les conventions sur la lutte antiterroriste, au niveau arabe et africain partant de la législation nationale. Il a évoqué l'existence de l'office contre la contrebande et l'organisme de prévention et de lutte contre la corruption en plus de certains organismes internationaux tels que Transparency International qui a un bureau en Algérie. Pour sa part, Mme Assoul après avoir défini le crime organisé transnational parlera de l'arsenal juridique et des efforts communs entre Etats pour lutter efficacement contre la criminalité organisée et la prévenir : «Ce crime n'est ni ordinaire ni ne relève du droit commun. Le terrorisme, l'une des formes de ce type de crimes, change à chaque fois sa façon d'opérer pour créer le sentiment d'insécurité des populations», dira-t-elle appelant à la «formation de spécialistes dans le domaine des TIC et de la lutte contre la criminalité (services de sécurité, magistrats, fiscalité, douanes…) avec la mise en place de moyens et des techniques modernes les plus sophistiqués pour y faire face». Sans oublier d'affirmer que l'Algérie a déjà une expérience appréciable dans la lutte antiterroriste, elle précisera que «le terrorisme n'est plus une affaire algéro-algérienne. Il n'a ni nationalité ni frontières car le temps nous a donné raison». La juriste citera l'exemple de l'Europol créé dans le cadre de l'Union européenne en 2000 où plus d'un million d'euros ont été débloqués pour la formation des spécialistes en sécurité et la lutte commune contre la contrebande, le faux monnayage, la cybercriminalité, le trafic de drogue et le terrorisme. Elle dira encore qu'un grand travail reste à faire par notre pays, qui veut se mettre au diapason des pays occidentaux, en commençant par l'adaptation de ses textes aux conventions bilatérales ou multilatérales. Dans ce contexte, Me Brahimi est, en outre, longuement revenu sur l'abolition de la peine de mort qui existe toujours dans les textes législatifs en Algérie, même si elle n'est pas appliquée depuis plusieurs années et qui devrait être supprimée pour ne pas retarder, selon lui, la coopération avec d'autres pays qui sont contre la peine de mort. Il citera l'exemple de l'extradition de Moumene Khalifa qui est, selon lui, impossible à cause de cet élément. Le commissaire Hassani parlera, quant à lui, de l'existence de services spécialisés (à travers Interpol) contre la criminalité transfrontalière pour lutter contre le trafic des stupéfiants, l'identification des personnes arrêtées ou recherchées et le vol des véhicules. Il ajoutera par ailleurs qu'il existe des échanges avec les pays arabes contre la criminalité organisée sous toutes ses formes.