Notre pays s'affirme en tant que leader africain dans la lutte contre ce fléau. Le président de la République a inauguré hier à Alger, avant le coup d'envoi des travaux de la 2e réunion intergouvernementale de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (Caert). Trois bâtiments composent le centre et sont dotés de matériels informatiques, des plus sophistiqués. L'idée de création du Centre a germé dans la capitale algérienne en 2002. Lors de son discours d'ouverture de la rencontre de haut niveau, le chef de l'Etat a estimé que la capacité de nuisance des réseaux terroristes est toujours. «Le pouvoir de ces organisations à travers l'usage de la violence aveugle et meurtrière est toujours manifeste dans la plupart des régions du monde». Il a reconnu que le continent africain constitue un vivier à la régénérescence des réseaux qui se revigorent grâce d'un côté aux soutiens de certains Etats laxistes et complices et de l'autre des réseaux de soutien qui les financent. C'est dans le but de couper tous les moyens de subsistance à ces réseaux et de les traquer sans merci qu'Alger a réfléchi à un plan qui permettrait d'enrayer le fléau, soumis à l'examen «pour, a affirmé le président, sa pleine mise en oeuvre sur l'exercice collectif de missions nouvelles, celles-là mêmes qui sont à l'origine de la création de ce centre». La structure a pour vocation «de devenir un carrefour pour la coordination et l'entraide sur le tout le continent. Il doit être résolument tourné vers l'action et ses missions seront articulées sur l'aide et l'assistance mutuelle pour la lutte contre le financement du terrorisme, l'identification des réseaux d'approvisionnement en armes, l'échange de renseignements opérationnels sur les mouvements et les réseaux terroristes, l'échange d'expériences en matière de protection des sites sensibles, l'élaboration de notes de synthèse périodiques ou ponctuelles, selon les besoins, sur les activités terroristes dans le monde afin de suivre les tendances et formuler des recommandations pour une prévention efficiente». L'Algérie qui a eu à montrer ses performances et ses capacités à lutter contre le terrorisme, ayant eu la reconnaissance du monde entier à la faveur des attentats du 11 septembre, ambitionne de mettre en place une stratégie à même de contribuer à «l'élaboration, ajoute le président, et la mise à jour continue d'une base de données sur les actes terroristes en Afrique et dans le monde afin d'en cerner les mécanismes, les modes opératoires, les moyens utilisés et d'en dégager les enseignements utiles pour une lutte mieux coordonnée et plus efficace.» La conception d'un centre qui va fonctionner comme une véritable agence spécialisée de l'UA, dénote la grande efficacité de nos services de renseignement qui travailleront en étroite collaboration avec ceux des agences américaines, mais également françaises, en atteste la visite du ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin, qui reconnaissent l'expérience aguerrie des Algériens dans la lutte antiterroriste. L'Algérie qui se positionne ainsi comme un partenaire incontournable et un leader sans conteste à l'avant-garde de la lutte contre ce chancre a été récemment intégrée dans la nouvelle stratégie que le président américain Bush a lui-même initiée. Cette deuxième édition de la rencontre africaine a réuni près de 300 personnes dont plus d'une cinquantaine de délégations africaines, dont une vingtaine de ministres et près de trente organisation régionales et internationales, telles l'ONU, l'Union européenne (UE), l'Otan, Interpol, le Comité du Conseil de sécurité contre le terrorisme (CTC), l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (Osce) et l'Office des Nations Unies pour la lutte contre la drogue et la prévention du crime. Ont pris part à cette conférence, les Etats-Unis d'Amérique, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, la Chine, l'Allemagne, l'Autriche et l'Inde. La réunion, selon ses organisateurs, est un forum d'experts dans la mesure où elle réunit des responsables de branches multisectorielles concernées par la prévention et la lutte antiterroriste en Afrique, comme par la coopération et le partenariat avec le reste du monde dans le cadre de la mobilisation mondiale contre ce fléau. La thématique des travaux en commissions, au nombre de deux, a porté sur le renforcement de la coopération régionale et continentale dans la mise en oeuvre de la convention d'Alger (1999) et du «Plan d'Action d'Alger» (2002) sur la prévention et la lutte contre le terrorisme en Afrique, et sur le partenariat international dans la prévention et dans la lutte contre le terrorisme dans le monde.