Mohammed VI continue à marteler la «marocanité» du Sahara occidental et le projet mort-né dit «de large autonomie». Le souverain chérifien tente d'entraver les efforts de l'ONU à trouver une solution à la question sahraouie. Mohammed VI, lors d'un discours prononcé, vendredi soir, devant le Parlement marocain, continue de marteler la «marocanité» du Sahara occidental et le projet mort-né dit «de large autonomie». «Les propos du roi sont de nature à entraver les efforts déployés par l'ONU, et visent, on ne peut plus clair, à contrarier la mission du secrétaire général et de son envoyé personnel» dans la recherche d'une solution politique au conflit sahraoui, a affirmé le président sahraoui, en guise de réaction, dans une déclaration rapportée par l'Agence de presse sahraouie. En réitérant des thèses expansionnistes, insoutenables juridiquement et politiquement, le Maroc poursuit en fait sa fuite en avant, alors que Rabat, rappelle-t-on, n'a pas encore répondu à l'invitation de Peter Van Valsum, l'envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, pour la tenue d'un troisième round de négociations, prévu en décem-bre à Genève. Mohamed Abdelaziz précise dans sa déclaration que le discours du roi du Maroc intervient au moment où la question du Sahara occidental est débattue au sein de la quatrième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU en tant que «problème de décolonisation». Cette «véritable surenchère», ajoute le président sahraoui, vise à «détourner le peuple marocain de la crise profonde qui mine le pays, et du marasme ambiant où se débat la classe dirigeante marocaine». Le président sahraoui a estimé que le roi du Maroc est «loin de faciliter la tâche à l'ONU», car il «poursuit sa politique d'occupation et de répression féroce contre les populations sahraouies». Une attitude qu'il a vivement dénoncée, mettant en garde contre «les dangers qu'elle recèle, pour la recherche d'une solution juste et pacifique du conflit du Sahara occidental». Le Maroc tente, une fois de plus, de saboter le processus de paix enclenché à la faveur des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc. Les deux parties au conflit ont tenu les 18 et 19 juin puis les 10 et 11 août deux rounds de négociations sur une solution politique au conflit au Sahara occidental. Ces négociations ont été tenues à Manhasset, dans la banlieue new-yorkaise, sous les auspices des Nations unies. L'incertitude plane néanmoins sur le troisième round prévu pour décembre à Genève en raison du silence marocain, Rabat n'ayant toujours pas répondu à l'invitation de l'envoyé personnel de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental. Durant la semaine écoulée, la question sahraouie a constitué le principal sujet de débat à la quatrième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU, chargée de la décolonisation. Cette nouvelle session a été marquée par un large soutien des intervenants au droit des Sahraouis à l'autodétermination. «L'accès à la souveraineté est l'une des pierres angulaires de l'action de l'ONU», a rappelé le président de la Commission, Abdelmahmoud Abdelhalim Mohamed, du Soudan, à l'ouverture des travaux de la commission, lundi dernier.