Le respect des délais de réalisation n'est qu'un engagement théorique. Les multiples projets lancés à travers le territoire de la wilaya connaissent un retard remarquable dans le taux d'avancement des travaux. Ce retard s'est généralisé pratiquement à tous les différents segments mis en branle par l'Etat pour réussir l'opération du million de logements avant la fin de la décennie en cours. Tizi Ouzou, wilaya à population très dense, ne sera aucunement, et à coup sûr, au rendez-vous si, entre-temps, une nouvelle dynamique n'est pas enclenchée afin d'accélérer la cadence en vue de réceptionner les projets à temps. Il y a lieu de souligner, en outre, qu'à Tizi Ouzou, et particulièrement au chef-lieu de wilaya, le respect des délais de réalisation des logements n'est qu'un engagement théorique. La réalité du terrain est tout autre. Toutefois, l'habitat rural se taille la part du lion avec 18.000 aides à l'autoconstruction. Ce programme se généralise à travers l'ensemble des communes et vise surtout à éradiquer l'habitat précaire. Cependant, avec un budget de 50.000DA, il est très difficile de bâtir une maison, surtout lorsqu'on sait que quasiment, tous les prétendants à cette aide sont des nécessiteux. Cela dit, nombreux sont ceux qui n'ont même pas achevé leur construction étant donné que les prévisions de la Caisse nationale du logement (CNL) sont en deçà de la réalité. D'ailleurs, même les démarches préalables, avant de lancer les travaux, absorbent une bonne partie de la somme de l'aide. Les bénéficiaires buttent continuellement sur moult tracas. Il y a même ceux qui ont abandonné en raison de leur incapacité de poursuivre les travaux. Dans ce sens, le wali de Tizi Ouzou avait déjà, au cours d'une réunion des membres du conseil de wilaya, exigé des services concernés d'assainir de manière définitive la situation qui prévaut au sein de ce segment. Il est allé même jusqu'à exiger que les gens qui ne peuvent pas contribuer avec l'apport personnel ne soient pas admis dans ce chapitre destiné, selon lui, à des personnes ayant un revenu susceptible de leur permettre de bâtir une maison avec une aide de 50.000DA. C'est vrai que c'est loin d'être facile de construire une maison avec 50 millions de centimes. Aussi, le bénéficiaire doit inéluctablement recourir à d'autres «solutions» pour pouvoir réaliser son projet. Sur un autre volet, les autres dispositifs connaissent, eux aussi, des problèmes qui entravent l'avancement des réalisations. Ainsi, les multiples projets lancés connaissent un retard remarquable dans le taux d'avancement des travaux et qui s'est généralisé pratiquement à tous les segments mis en branle par l'Etat pour réussir l'opération du million de logements avant la fin de la décennie en cours. De ce fait, aucun dispositif n'est épargné: aussi bien ceux attribués aux promoteurs privés que ceux confiés aux entreprises étatiques. Considéré comme une aubaine pour les couches sociales moyennes, le logement social participatif (LSP) se taille 2631 unités du plan quinquennal attribué à l'indicatif de la wilaya de Tizi Ouzou. Un nombre qui reste, cependant, en deçà de la demande, mais qui accuse du retard dans les réalisations. C'est pour cela, sans doute, que le wali, M.Mazzouz, insiste à chaque sortie sur le terrain sur la nécessite d'accélérer la cadence des travaux en vue de réceptionner les programmes dans les délais. Enfin, s'agissant surtout du logement social, d'autres problèmes apparaissent trop souvent pour susciter l'effet boule de neige chez les populations qui se soulèvent au moindre son de cloche portant notamment sur une éventuelle distribution de logements sociaux. C'est pour cela, sans doute, que les pouvoirs publics n'arrivent pas à trancher. Et pour cause: devenue comme une tradition, chaque tentative de distribution provoque, de fait, un mouvement de protestation et de contestation à travers pratiquement toutes les communes. De nombreux programmes s'achèvent mais restent, hélas, toujours en attente d'attribution, à l'image des 65 logements de Draâ Ben Khedda où les autorités locales appréhendent un débordement si la liste des bénéficiaires venait à être rendue publique. Il faut noter, en outre, que dans ladite municipalité, la demande dépasse les 2000 postulants. Il en est de même à Draâ El Mizan où l'on s'attend inéluctablement à une valse de contestations à l'approche de l'achèvement des 207 unités en voie de finalisation, d'autant plus que le problème des 156 logements Opgi, squattés depuis 2001, n'est pas encore résolu. L'Office de promotion et de gestion immobilière a même introduit une action en justice contre les indus occupants, mais la situation demeure en l'état.