Les fans étaient de tous âges, émus par cette seconde jeunesse de Da Akli, et à transformer l'assistance présente en chorale en les initiant à partager son répertoire. L'Etablissement Arts et Culture, l'un des organismes culturels les plus actifs au niveau de la wilaya d'Alger, a proposé mercredi dernier en soirée, un concert de chants avec Akli Yahiatène et ce, pour donner aux arts et à la culture la place qui leur sied. A la salle de spectacle de l'auditorium du Théâtre de verdure, Dda Akli a conquis les coeurs de toute l'assistance durant cette soirée, et ce pour marquer cet évènement historique qu'est le 17 octobre 1961. Il rendra hommage aux victimes de ce massacre, en interprétant des chansons très populaires issues de son répertoire qui a déjà sillonné divers horizons. On aurait pu penser que la salle se serait avérée trop exiguë pour abriter un tel évènement, mais sur place, contrairement à la tradition, l'affluence était modeste. En ouverture, un jeune amateur, en l'occurrence, Aït Zaim, ouvre le bal, avec Ayamma Sabr Urasru (maman, patiente et ne pleure pas), ainsi quelques chansons de son répertoire personnel, en hommage à Farid Ali qui restera un sujet de la mémoire collective. Son chant patriotique et son militantisme avérés ne sont en réalité qu'un cri arraché d'une âme dévouée à l'Algérie entière. Le moment tant attendu des fans de la star de la soirée est arrivé. Pendant près de trois heures, le maestro a gratifié ses nombreux fans d'un spectacle de haute facture en égrenant un chapelet de chansons puisées de son riche répertoire. Les fans étaient de tout âge, émus par cette seconde jeunesse de Dda Akli. A même de transformer l'assistance présente en chorale en les initiant à partager son répertoire. Formidablement interprétées, ses chansons connaissaient et connaissent encore un grand succès, même sur le plan international. En effet, notre chanteur, avec sa voix chaude, a su transporter tous les spectateurs à travers un voyage nostalgique et envoûtant dans l'Algérie profonde. Akli Yahiatène a réussi, comme à l'accoutumée, à conquérir les coeurs de l'assistance, constituée en majorité de familles. Les youyous fusant de partout conféreront à l'ambiance de fête une sacrée solennité qui marquera à jamais les hôtes de l'artiste. La présence de ces familles a aussi comme but d'apporter une touche originale, une présence qui est perçue comme un signal de la reprise d'une vie normale et d'une Algérie qui avance. Dans son sillage, un véritable engouement populaire se développe autour de ce type de chant. Poète pluriel, il a chanté l'amour, la paix, l'espoir, la liberté, la souffrance, l'engagement, passant aisément d'un thème à l'autre comme une abeille butinant de fleur en fleur. Il s'adressa à l'assistance dans la salle, pour avoir une pieuse pensée à la mémoire de son ami de toujours Dahmane El Harrachi. Il lui dédia la chanson Melh Oua Taam. Puis, changeant de registre, il vilipende l'imposture à travers son tube El Menfi Il interprétera ensuite plusieurs chansons dans les deux langues nationales. Ses chansons sont ainsi devenues un véritable phénomène de mode ces dernières années, après avoir été trop longtemps marginalisé et qualifié par certains d'artiste désuet.