Cette réponse intervient 24h après la rencontre de Karim Tabbou avec le chef du gouvernement. La tension monte entre le Front des forces socialistes (FFS) et le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Accusé d'entrave à l'opération de dépôt des listes de candidatures pour les élections locales du 29 novembre, le département de Zerhouni se défend énergiquement et estime que «ce sont des assertions infondées et déplacées». Dans un communiqué, le même département tente d'apporter des éclaircissements quant aux griefs portés par le FFS contre l'administration locale dans dix wilayas du pays. Dans son communiqué, le ministère souligne que la loi «demeure l'unique référence (...) et prévoit les procédures de recours pouvant être intentées auprès des juridictions compétentes». A en croire le ministère, les représentants du FFS au niveau local n'ont pas respecté les règles du jeu. Se voulant plus convaincant, le département de Zerhouni revient sur chacune des wilayas dans lesquelles le FFS a constaté des manquements. Ainsi, dans la wilaya de Sétif où «le représentant du parti a été chassé manu militari du siège de la wilaya pour avoir protesté contre le rejet de l'un des dossiers de candidatures», le ministère de l'Intérieur avance la précision selon laquelle «les dossiers des candidats ont été renseignés dans les couloirs par le représentant du FFS qui a été invité à se présenter au bureau chargé de la réception des dossiers». Plus loin, le communiqué émanant du ministère de l'Intérieur poursuit: «Le 10 octobre, à 1h30, les cadres chargés de la vérification des dossiers ont constaté l'absence des pièces essentielles, à savoir la liste nominative des candidats à l'APW et le dossier entier du candidat tête de liste.» Dans la wilaya de Chlef, où le FFS affirme que ses représentants n'avaient pas pu déposer les listes de candidatures, le ministère de l'Intérieur dément catégoriquement ce fait. Avant d'affirmer que «le représentant du FFS a déposé 11 dossiers de candidatures à l'élection des APC», ajoutant par là même que «toutes ces listes ont été acceptées». A Khenchela, wilaya où le parti a fait part du refus des responsables chargés de la réception des dossiers d'accepter le dossier de candidatures à l'APW, le ministère a affirmé que «les allégations de ce parti sont dénuées de tout fondement», soulignant que le dossier évoqué «n'est en réalité qu'un semblant de liste dactylographiée non accompagnée du moindre dossier de candidat». Pour les candidatures aux APC de cette wilaya, «14 listes de candidats ont été déposées et acceptées car conformes aux exigences légales», lit-on encore dans le communiqué. Ainsi, à en croire le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, toutes les accusations portées contre lui, par le plus vieux parti de l'opposition, sont dénuées de tout fondement. Nos tentatives de contacter les responsables du FFS pour une éventuelle réaction se sont avérées vaines. Il faut rappeler, enfin, que le document du département de l'Intérieur est rendu public vingt-quatre heures après la rencontre de la délégation du FFS, conduite par le premier secrétaire national, Karim Tabbou, avec le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. A l'issue de cette entrevue, le chef de l'Exécutif avait pris l'engagement de trouver des solutions aux problèmes soulevés par le Front des forces socialistes. Peut-on maintenant considérer le communiqué du ministère de l'Intérieur comme une réponse définitive aux doléances du plus vieux parti de l'opposition?