Au lieu de promettre monts est merveilles, les responsables doivent avoir le courage d'assumer leurs responsabilités. Jusqu'à quand le citoyen algérien continuera-t-il à se nourrir de fausses promesses de ses responsables? A chaque fois qu'un problème social est soulevé, ceux-ci tentent de le régler à coup de promesses. Au lieu de traiter le fond du problème, certains membres du gouvernement inventent toutes sortes de promesses pour taire la colère du citoyen. Ces derniers n'hésitent pas à promettre à chaque fois le paradis aux Algériens. Depuis l'été dernier, quelques représentants de l'Exécutif avaient juré par tous les saints que les prix des produits de base seront revus à la baisse. Or, le contraire est constaté sur le terrain. Pratiquement chaque jour, des augmentations des prix sont signalées. Le grand scandale de l'année est, bien évidemment, celui de la pomme de terre. Faut-il encore en parler? Si les ministres compétents ont tourné la page, ce n'est pas le cas pour le simple citoyen. Depuis plus d'une année, la pomme de terre monopolise le débat. Elle est devenue la préoccupation majeure des Algériens. La presse nationale n'a pas manqué, ces derniers temps, de citer dans ses colonnes l'échec de quelques départements ministériels. Le scandale de la pomme de terre n'est-il pas un parfait échec? Au minimum, trois ministres, à leur tête le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, avaient promis la baisse des prix de ce produit. Il s'agit du ministre de l'Agriculture Saïd Barkat, celui du commerce El Hachemi Djaâboub et le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès. M.Belkhadem avait «rassuré», en août dernier, que son gouvernement avait pris des mesures pour mettre fin à la spéculation sur la pomme de terre. «Les walis, à travers le territoire national, ont été instruits pour saisir tous les stocks de pommes de terre conservés dans les chambres froides par des spéculateurs», avait-il souligné. Il a fait savoir que 100.000 tonnes de pommes de terre seront importées pour couvrir le déficit du marché local. L'autre mesure prise, c'est le démantèlement des taxes douanières et la TVA sur l'importation de la pomme de terre. M.Barkat avait promis, en octobre 2006, lors d'une intervention au Sénat, que «les prix de la pomme de terre connaîtront une très forte baisse dans deux à trois semaines». Où en est-on une année après M.Barkat? M.El Hachemi Djaâboub, avait affirmé, à son tour, que le tubercule serait disponible au prix de 25 à 30DA le kg. Djamel Ould Abbès avait souligné que les prix ne dépasseront pas les 45DA. Aujourd'hui, la pomme de terre est à 80DA, s'il vous plaît! Où sont vos promesses MM. les responsables? La pomme de terre censée être à la portée des petites bourses, est devenue un produit de luxe. Elle a même volé la vedette à la banane! L'Algérie n'a t-elle pas d'autre alternative pour assurer l'autosuffisance du marché national en matière de pomme de terre que de recourir à l'importation? D'autant plus que l'importation de la pomme de terre est un véritable fiasco. Des quantités importantes se sont avérées impropres à la consommation. Des centaines de tonnes importées de la Turquie et du Canada ont été saisies par les services des Douanes. En somme, la pomme de terre n'est que la face apparente de l'iceberg, car, d'autres produits de première nécessité ne cessent, eux aussi, de s'enflammer. Ainsi, au lieu de promettre monts et merveilles, les responsables algériens devront plutôt reconnaître leur échec et d'avoir par là même, le courage d'assumer leurs responsabilités.