Jusqu'à l'heure aucune réunion n'a été tenue pour décider de l'installation de ladite commission. Les choses traînent. A moins de quarante jours du rendez-vous des locales, la commission nationale chargée de la surveillance du processus électoral n'est pas encore installée. Une source proche du Conseil constitutionnel affirme ne pas avoir d'informations sur ce sujet. «Jusqu'à présent, aucune réunion n'a été tenue pour décider de la date d'installation de la commission», a révélé un haut responsable qui a requis l'anonymat, joint par téléphone. Alors que la campagne électorale commence dans quinze jours, rien n'est encore fait. Selon ce responsable, la commission devait être opérationnelle depuis longtemps. «Nous sommes très en retard, la commission doit être installée incessamment», a-t-il déclaré pour résumer la situation. La commission, explique-t-il, devait intervenir dans les recours sur les dossiers de candidatures rejetés. «Le rejet des dossiers de candidatures nécessite l'intervention de la Commission nationale chargée du suivi des élections», a-t-il encore expliqué. Effectivement, la commission doit chapeauter l'opération des élections du début jusqu'à la fin. Or, son rôle se résume actuellement juste à superviser le déroulement du processus électoral le jour même du scrutin. Ce qui se passe actuellement dans l'opération des candidatures démontre réellement le rôle de cette commission. Celle-ci pourrait intervenir dans le bras de fer opposant les partis politiques à l'administration centrale. «La commission est un intermédiaire entre les partis politiques et l'administration centrale», a souligné la même source. A la question de savoir pourquoi la commission n'a pas été installée, le responsable a émis des doutes. «Il y a des parties qui disent que cette commission est inutile», affirme-t-il. La commission risque-t-elle de ne pas être installée? Notre interlocuteur était évasif quant à la réponse à donner sans pour autant dissimuler ses craintes. «Le rôle de la commission est très important dans les élections car elle consolide le processus démocratique», a-t-il relevé. Le problème qui se pose, s'interroge le responsable, est de savoir qui sera chargé du timing des interventions des partis politiques à la télévision. «Je ne sais pas, est-ce que c'est l'administration ou la télévision qui va programmer les interventions télévisées des candidats lors de la campagne électorale?», s'est-il encore interrogé. Ces propos expriment tant bien que mal cette crainte. Tout est possible. Après le scandale qui a défrayé la chronique lors des dernières élections législatives, la commission risque de ne pas voir le jour. Le pouvoir peut juger inutile le retour à la commission Bouchaïr. Nul n'ignore la lettre qu'a adressée Saïd Bouchaïr au président de la République pour lui signaler des dépassements. La sortie surprenante du président de la Commission a soulevé une grande polémique. En dépit du démenti du ministère de l'Intérieur, l'ancien président du Conseil constitutionnel, n'a à aucun moment présenté des excuses ou nié l'existence de cas de dépassements. «Je ne regrette pas, dit-il, l'envoi de la lettre au président de la République et je maintiens son contenu faisant état de dépassements et d'atteinte au système électoral», avait déclaré M.Bouchaïr. Cependant pour les partis politiques, l'installation de la commission n'est qu'une question de temps. «Elle sera installée juste après la fin de la période des recours», a déclaré le chef du groupe parlementaire du MSP. Il faut reconnaître que si la commission n'est pas installée, les partis politiques risquent de monter au créneau. Enfin, la décision revient au président de la République. Ce dernier seul est habilité à se prononcer sur l'installation ou non de cette commission ainsi qu'à la désignation de son président.