Le retard accusé est étroitement lié à l'absence d'un soumissionnaire qui réponde aux conditions exigées. Un tableau peu reluisant a été tracé, hier à l'hôtel Hilton, par M.Arab, chef de cabinet au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements, lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion de la 11e journée de la métrologie, placée sous le thème «La métrologie dans la stratégie industrielle.» Chiffres à l'appui, le représentant du département de Temmar a évoqué les différentes saisies effectuées par l'Office national de la normalisation métrologique (Onml) durant le 1er semestre de l'année en cours. Ce bilan démontre que sur l'ensemble des 7129 instruments de pesage présentés à des vérifications périodiques, quelque 1133 ont été refusés pour non conformité aux exigences de l'office. Le taux le plus élevé de ce rejet concerne les masses avec 20,19%. La non-conformité concerne aussi les ponts-bascules, les volucompteurs, les taximètres, les jaugeages (citernes et réservoirs)... ainsi que des compteurs à gaz et eau. «Même la balance du boulanger et les compteurs des pompes à essence ne sont pas étalonnés», fustige le conférencier. Fraude flagrante. «L'Onml doit être proche des centres de production afin d'assumer sa mission en protégeant notre économie», a-t-il laissé entendre. Dans un autre chapitre, concernant la formation des ressources humaines qui demeure un problème sérieux, l'orateur a invité l'Onml à se rapprocher des universités pour que le module de métrologie soit étudié par un grand nombre d'étudiants, notamment ceux qui préparent des diplômes en sciences juridiques, économiques...ou en sciences de l'ingénieur. Dans son intervention, M.Arab a insisté sur la multiplication des formations à travers le territoire national. Selon ses propos, un pays comme le nôtre ne doit absolument pas se contenter des 10 experts formés annuellement en master dans des pays de l'Union européenne mais, a-t-il poursuivi, chaque expert doit former à son tour dix autres spécialistes. Dans la même optique, le même interlocuteur a ajouté que cette formation ne doit pas concerner les mêmes personnes et on doit cesser d'envoyer uniquement des chefs d'entreprise pour des stages de perfectionnement. «Il est plus qu'indispensable de former en bas et assurer la relève», explique-t-il. Pour sa part, M.Ben El Khaznadji, directeur de l'Onml, explique qu'en sus des trois laboratoires régionaux existants, la création d'un laboratoire national de contrôle en métrologie est envisageable pour 2010. «Ainsi, on pourra réduire notre dépendance vis-à-vis de l'étranger», a-t-il optimisé. Le retard accusé est lié à l'absence d'un soumissionnaire ayant déjà construit un laboratoire de premier ordre. Mais sommes-nous un pays industriel pour espérer avoir un laboratoire de première catégorie? N'est-il pas préférable, s'interroge l'un des premiers ingénieurs algériens en métrologie, d'équiper les bureaux de métrologie se trouvant dans un état lamentable? Ce même intervenant a jugé inutile une éventuelle formation dans ce domaine, peu vulgarisé, si demain les jeunes formés doivent se retrouver dans la rue.