S'il est vrai que des progrès sont enregistrés par les petites et moyennes entreprises notamment grâce au programme de mise à niveau, néanmoins, beaucoup reste à faire. Les lauréats des trophées et des prix spéciaux dans le cadre du programme européen de mise à niveau dont la cérémonie a été organisée mercredi à Alger ne sont pas allés de main morte pour dénoncer certaines pratiques. “Actuellement, la PME nage dans une marre de problèmes sans fin, accentués par une bureaucratie puissante. Tout est fait dans le sens de renforcer l'import/import ”, indique Hakim Laribi, le directeur de l'entreprise COPHYD spécialisée dans l'industrie chimique, qui a eu le premier trophée de la mise à niveau. La PME algérienne peine à exporter ses produits et la concurrence déloyale n'est pas là pour arranger les choses. Ajouté à cela, le produit algérien ne répondra pas souvent aux normes internationales dans certains cas. Et c'est dans ce contexte qu'un nouveau programme d'appui européen aux petites et moyennes entreprises sera lancé à partir de 2008. Ce programme concernera quelque 500 entreprises et son objectif est de consolider des acquis dans le cadre des différents programmes de mise à niveau afin de décrocher le marquage CE, a indiqué jeudi le chef de cabinet du ministère de la PME et de l'Artisanat, Ammouri Brahiti. “Parmi les 450 PME bénéficiaires du programme d'appui européen MEDA I, seront éligibles les entreprises répondant aux critères ainsi que les PME concernées par le programme de mise à niveau pour la compétitivité initié par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements et toutes celles qui veulent consolider leurs acquis pour bénéficier d'un supplément de soutien”, a expliqué Ammouri Brahiti, lors d'une conférence de presse. Il s'agit, selon lui, d'améliorer les inputs pour que les produits soient aux normes internationales et développer ainsi des marchés de qualité”. Dans ce sens, le ministère va créer des centres techniques pour appuyer les entreprises et développer ainsi un partenariat public-privé avec la collaboration des associations professionnelles. Mais la balle est également dans le camp des entreprises algériennes. Celles-ci sont appelées à innover et intégrer la recherche et développement dans leur démarche économique. C'est d'ailleurs l'une des clés de la réussite. Le chef de cabinet du ministère de la PME et de l'Artisanat, a souligné que le prochain programme d'appui aux PME sera doté de 40 millions d'euros pour la partie européenne et de 5 millions d'euros pour la partie algérienne, dont 3 millions déboursés par les institutions de l'Etat et les 2 millions restants sont la contribution des PME. Un programme ambitieux qui vise en premier lieu à tracer la route pour les exportations hors hydrocarbures. La démarche à suivre, selon le représentant du ministère, consiste d'abord à harmoniser le cadre juridique. Le ministère, annonce Ammari Brahiti, va procéder à la révision de la loi fondamentale de la PME devenue, selon lui, “caduque”. Le ministère, ajoute-il, compte débloquer des aides pour encourager l'exportation mais elles seront destinées “ aux entreprises possédant un potentiel à l'export”. Sur un autre registre, Ammar Brahiti a souligné que 55 à 60% des engagements du secteur bancaire public sont destissés aux PME. Le chef de cabinet du ministère a déploré néanmoins le déficit important de services à l'adresse des PME. Pour sa part, le chef de la coopération et directeur des opérations de la délégation de la Commission européenne, Jeao De Santana, a souligné que l'intitulé du prochain programme est désigné par et qu'il ne s'agit plus de MEDA II.