Les responsables chargés de la confection des programmes scolaires viennent de porter un véritable coup de poignard au coeur de l'Histoire d'Algérie. En effet, dans le manuel d'histoire, de la 5e année fondamentale, il est écrit, noir sur blanc, que «la France a bénéficié de la Révolution industrielle pour développer son armement, ce qui l'a aidé à constituer une armée forte qui a, à son tour, permis à la France de libérer l'Algérie». Cette phrase, que d'aucuns estiment comme dangereuse, se trouve en page 17 dudit livre scolaire. Cela est d'autant plus révoltant lorsqu'on prend en compte le fait que cette «vérité» est enseignée aux élèves qui commencent à peine à apprendre les éléments rudimentaires de l'histoire de leur pays. Il est vrai que le passé historique de l'Algérie est très peu connu, certains n'hésitent pas à parler de l'opacité qui l'émaille, néanmoins, en arriver au point de glorifier la présence coloniale française en Algérie, c'en est trop. Pourtant, les Algériens se sont, à chaque occasion, levés contre la France officielle qui ne cesse de «positiver», la conquête de l'Algérie, et par là même, les 132 ans de colonisation, un joug sans pareil, qu'elle a fait subir aux Algériens sous prétexte qu'elle leur apporte la civilisation. Il est bien de rappeler dans cette optique que cet argument a été réitéré par l'Hexagone en 2005, par le biais de l'article 4 de la fameuse loi du 23 février. Une loi qui a provoqué un tollé, non seulement parmi les Français, mais aussi chez les officiels algériens. Le président de la République a, d'ailleurs, à chaque occasion, relevé ce point, et n'a cessé de réitérer à la France la nécessité du repentir au regard des exactions, voire le génocide commis en Algérie. Mais il semblerait, toutefois, que certains responsables cherchent, de façon consciente ou inconsciente, vaille que vaille, à inculquer à nos enfants la version fausse de l'Histoire de leur pays. Il y a lieu de se demander ce qu'il en est de la mission des commissions chargées par le ministère de l'Education nationale de la confection des programmes scolaires. A se demander également quel contrôle effectuent les responsables du ministère de tutelle pour établir la conformité des textes ayant trait à l'histoire du pays? D'autant plus que ce n'est pas la première fois qu'on laisse glisser dans les manuels scolaires, de pareilles erreurs. D'autres erreurs ont également été soulevées dans le livre d'histoire de la 4e année moyenne dans lequel on traite les éléments de l'Organisation secrète (OS), «d'extrémistes révolutionnaires». Qu'advient-il d'un pays qui ne se soucie pas de l'écriture de son histoire? Nul n'est prophète en son pays, mais: «Celui qui ne sait pas d'où il vient, ne saura jamais où il va.»