Aux prises à des luttes intestines depuis plusieurs mois, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) est de nouveau dans l'oeil du cyclone. Convoquée vendredi au Centre international de presse (CIP), l'assemblée générale a été «transformée en congrès extraordinaire.» Ce qui n'a pas manqué de susciter l'ire de Me Ali Yahia Abdenour, ancien président et actuel président d'honneur de la Laddh qui, dans une déclaration rendue publique hier, affirme que «tenir une assemblée générale transformée en congrès extraordinaire, c'est confondre l'art de diriger avec celui de tricher, de manipuler, avec une dose excessive de cynisme et de machiavélisme». Des propos lourds de sens émanant d'un homme serein qui se sent touché dans son amour propre, lui qui ne jurait - il le fait encore - que par l'égalité des droits et voit en cette Ligue sa deuxième famille. En termes simples, il qualifie cette AG d'«erreur et de faute, une atteinte grave aux droits de l'homme, à la loi, à la justice, aux statuts de la Laddh». C'est aussi, à ses yeux, «une dérive des programmes (...) et un acte arbitraire qui offense le droit». Les trois quarts des membres du conseil national ainsi que les congressistes du deuxième congrès, faut-il le rappeler, ont été exclus de cette assemblée, encore une fois «antistatutaire donc nulle et sans effet», fustige Me Ali Yahia Abdenour. La crise persiste au niveau de cette Ligue donnée pourtant comme le garant des droits de tout individu. On crie au coup de force. Où réside principalement le hic? Me Ali Yahia Abdenour a laissé entendre dans sa déclaration qu'«il y a une opération de déstabilisation et de récupération de la Laddh orchestrée de manière grossière, par un quarteron de militants d'un petit parti représentant une société bureaucratique...» Optimiste quant à la résolution de ce genre de problème dans l'avenir, le rédacteur de la déclaration a exhorté le conseil national -devant se réunir selon ses dires tous les six mois et qui ne s'est pas réuni depuis 18 mois- à apporter dans les plus brefs délais «une réponse pour mettre fin à cette grave dérive.» «S'il (le conseil Ndlr) se mobilise (...) la Laddh sortira bien vite de cette situation grotesque», a-t-il indiqué.