Une nouvelle loi organique contraignant Bouguerra Soltani à démissionner de son poste de ministre d'Etat pour se porter candidat à la présidence du parti, sera proposée au congrès du mouvement. La guerre des coulisses fait rage au MSP. Le duo Soltani-Menasra continue à montrer ses muscles à 10 jours du 4e congrès du parti prévu pour les 29, 30 avril et 1er mai prochains à la Coupole. Le nombre des congressistes est estimé à 1400 délégués. Pour y arriver, le conseil consultatif, qui s'est réuni le week-end dernier, a proposé un bon nombre d'amendements des résolutions de la loi organique du parti. Il s'agit, entre autres, de l'amendement d'une loi dont la finalité sera d'interdire le cumul de fonctions (partisane et officielle) par les membres de la direction. Cet amendement sera soumis aux congressistes pour validation ou rejet. Ce qui laisse entendre que le président sortant, Bouguerra Soltani, ne peut se porter, dans le cas où l'amendement serait approuvé, candidat à sa propre succession, à moins qu'il ne démissionne, auparavant, de son poste de ministre d'Etat. Sur ce point, M.Djema Mohamed, porte-parole du MSP, indique qu'il s'agit, en fait, d'une proposition. «Ces amendements ne sont que des propositions présentées par la commission de préparation du prochain congrès», a-t-il déclaré à L'Expression. Il précise que «pour l'instant, rien n'est officiel. Le dernier mot reviendra aux congressistes». Le clan de Menasra a, semble-t-il, trouvé une faille pour piéger le rival de leur gourou. L'autre amendement, proposé par la commission présidée par Salah Mahdjoubi, porte essentiellement sur le mode d'élection du président du MSP, souligne M.Djema. Il est proposé que le prochain président soit élu directement par le madjliss echoura et non pas par le congrès, comme ce fut le cas en 2003. Bouguerra Soltani a été élu par le conseil consultatif suite au décès de Cheikh Nahnah. Ces deux questions suscitent un grand débat au sein de la base militante. A noter que la tension ne cesse de monter dans les deux camps. En dehors des données évoquées, plusieurs facteurs d'ordre politique faussent les calculs de Menasra. Des sources influentes au MSP révèlent à L'Expression, que les choses sont acquises pour Bouguerra Soltani. D'abord la quasi-totalité des congressistes sont partisans du président sortant. Ce qui implique le possible, sinon probable, rejet des amendements contraignants pour le président sortant. Les mêmes sources indiquent que la base militante est mécontente de Abdelmadjid Menasra. Cela pour plusieurs raisons. Explications: l'ancien ministre de l'Industrie, limogé par Bouteflika, détourne la politique du MSP. Or, le MSP est un élément clé de l'Alliance présidentielle. Cette dernière a pour but de soutenir et appliquer le programme du chef de l'Etat. Selon quelques indiscrétions, la politique qu'envisage de mener M.Menasra ne s'inscrit pas dans cette ligne. Celui-ci est soupçonné de vouloir changer «le système en place». L'autre grief porté contre Abdelmadjid Menasra est que celui-ci se serait «allié» au trio Ait Ahmed-Mehri et Hamrouche. On lui donne aussi l'intention de vouloir opérer un retournement à 180° du programme politique du MSP. Il saute d'une rive à l'autre, expliquent les partisans de M.Soltani. Agissements que les militants refusent catégoriquement. Ces sources indiquent d'autre part, que Bouguerra Soltani reste à l'écoute des propositions de la base militante. Sans aucun doute, le travail des coulisses se poursuivra jusqu'à l'ouverture du congrès dans l'optique, notamment, de peser pour ou contre l'amendement des statuts du parti. Outre l'amendement de la loi organique, deux autres points sont à l'ordre du jour du madjliss echoura: l'élection d'un bureau qui dirigera les travaux du prochain congrès et la politique générale du parti.