1er Novembre 1954-1er Novembre 2007. L'Algérie célèbre le 53e anniversaire de sa Révolution. Oeuvre d'une génération d'hommes qui ont fait rêver tous les peuples opprimés de la planète. Tous les damnés de la terre. L'Afrique et ses hommes à la peau d'ébène se sont affranchis du système colonial. Patrice Lumumba, et plus proche de nous Mandela, ont porté la lutte au coeur d'un système ségrégationniste infâme dénommé Apartheid. La Révolution algérienne les a inspirés. Qui sont ces hommes qui ont défié l'empire colonial français en Algérie? Ils ont pour noms: Ben M'hidi, Didouche Mourad, Boudiaf, Krim, Abane... ils ont mis le feu aux poudres. Leur action¸la lutte armée a mis fin à 132 années d'un colonialisme aveugle. Elle s'est débarrassée du joug colonial, des spoliations, des brimades, de l'indigénat caractérisant la condition de sous-homme. Retrouver la dignité et la liberté, tout simplement. Elle a surtout contribué à la mise à mal de l'hégémonie d'un empire colonial déjà sérieusement malmené par les coups de boutoir des révolutionnaires vietnamiens, Hô Chi Minh et son stratège, le général Giap. 1954 et la débâcle de Diên Biên Phu ont signé la naissance d'un autre Vietnam: L'Algérie n'a cependant pas repris le flambeau uniquement. Le Mouvement national algérien s'est forgé au rythme des farouches et récurrentes résistances à l'occupant français. Des vagues successives qui ont jalonné plus d'un siècle d'une Algérie colonisée, martyrisée. L'option d'une Algérie indépendante a été soigneusement entretenue. C'est la stratégie à mettre en oeuvre pour y parvenir qui s'est, par contre, retrouvée souvent en débat. Il fallait trancher. Ce sera la lutte armée. Une poignée d'hommes, jeunes et téméraires ont scellé définitivement le devenir d'une Algérie encore française. Il ne sera désormais plus question que d'Indépendance. Jusqu'à en mourir. Ben M'hidi, Didouche Mourad, Zighoud-Youcef et Amirouche...vont défier l'une des armées les plus puissantes du monde avec sa pléiade de généraux. Bigeard, Salan et Aussaresses. Ils leur rendront coup pour coup. Aux coups des mitrailleurs et des bombardements au napalm, ils répondront par des bombes transportées dans des couffins par de jeunes filles tout juste sorties de l'adolescence. Hassiba Ben Bouali, Djamila Bouhired...elles seront sans peur et sans reproche. Au même titre que les hommes, elles affronteront la torture et la mort, debout, nous délivrant un message pathétique. Un héritage lourd à porter. «Si on venait à mourir défendez nos mémoires». Cela reste inscrit sur le fronton d'une liberté retrouvée consciemment enfouie dans nos mémoires. Que reste-t-il de tout cela plus d'un demi-siècle après? Certains s'en sont servi pour l'ériger en légitimité historique. Une légitimité historique battue en brèche, depuis, par le chef de l'Etat. Une manière de dire qu'il est temps de passer le flambeau aux jeunes générations. Tout en restant fidèle au serment fait aux martyrs. Parvenir définitivement à un véritable statut de citoyen pour que ce fabuleux combat pour les libertés ne soit pas un vain mot.