Simple coïncidence ou timing choisi? L'accusation onusienne a coïncidé avec la célébration du 53e anniversaire du déclenchement de la Révolution nationale. «Il n'y a pas en Algérie de centres de détention secrets et de pratique de la torture, ni pour les citoyens ordinaires ni pour les terroristes», a déclaré le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme. S'exprimant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il déclare: «C'est de la bouffonnerie, et cela ne peut servir que les seuls intérêts du terrorisme et de sa périphérie.» ou encore «ce sont des affabulations à haut débit». C'est ainsi qu'ont été qualifiés, par Me Farouk Ksentini, les soupçons émis par le Comité des droits de l'homme de l'ONU concernant l'existence de ces centres secrets de détention en Algérie. Me Ksentini a sèchement répliqué à ces graves et douteuses accusations. Le Comité des droits de l'homme, sous la bannière onusienne, a, ni plus ni moins, pointé du doigt les services de renseignements et de sécurité de l'Etat algérien les accusant de «s'adonner à la pratique de la torture». Selon le rapport du Comité des droits de l'homme qui se base sur des informations non-gouvernementales et non citées, il est fait état de lieux de détention gardés secrets. Ils seraient localisés à Houch Chnou, Oued Namous, Reggane, El Harrach et Ouargla, d'après ces informateurs dont l'anonymat est secrètement gardé. C'est ce qui ressort des «observations finales» rendues publiques par le Comité des droits de l'homme de l'ONU, à l'issue de l'examen périodique de la situation en Algérie. «C'est une atteinte à l'image de l'Algérie», a tonné M.Farouk Ksentini. Très irrité et apparemment vivement interpellé par un tel constat, le président de la Cncppdh est convaincu que c'est la politique de réconciliation nationale prônée par le président de la République qui est tout simplement visée. «Le peuple algérien a été consulté et l'a approuvée à une grande majorité», a rappelé l'invité de la Chaîne III. Pour M.Farouk Ksentini, il ne fait aucun doute, «cela ne peut servir que le terrorisme et ses relais». Des «canaux algériens» qui veulent faire capoter le retour de la paix et de la stabilité. Des intérêts occultes qui se cachent derrière un droit international qui ne semble pas vouloir lâcher le morceau. A qui profite donc cette démarche? L'Algérie qui a fait face, ces derniers mois, à de sanglants actes terroristes, a décidé de poursuivre une lutte implacable contre leurs auteurs. Le Comité des droits de l'homme de l'ONU, qui a sévèrement critiqué la politique de réconciliation nationale, plébiscitée par le peuple algérien en 2005, semble avoir franchi la ligne rouge. En droit international, cela s'appelle de l'ingérence. Pour conforter tout cela, M.Farouk Ksentini n'hésite pas à rappeler que «l'Algérie n'a jamais fermé ses portes aux ONG» et qu'elles ont été invitées à visiter les prisons algériennes. Et de s'interroger: «Pourquoi cette initiative au moment où l'Algérie célèbre le 53e anniversaire du déclenchement de sa Révolution?» Une question à laquelle le Comité des droits de l'homme ne répondra certainement pas.