Dénonçant «l'imposture et la magouille», les militants appellent à un vote sanction contre la liste de leur parti. A la veille de la campagne électorale pour les élections communales, le FFS prend l'eau en Kabylie maritime. Six militants de la paisible localité d'Azeffoun se sont retirés de la liste présentée par leur parti, pour ce rendez-vous du 29 novembre prochain. A l'origine de cette brusque désaffection, une liste préalablement établie par la commission de choix de candidatures entérinée et légitimée par l'assemblée générale, qui serait «frauduleusement et honteusement modifiée par de sinistres individus, avec la complicité de la fédération de Tizi Ouzou». Dans un document envoyé à notre rédaction hier, les contestataires ont signifié officiellement leur retrait de la liste présentée par le FFS à Azeffoun. «(...) Nous, militants sincères signataires de la présente déclaration, retirons officiellement et définitivement nos candidatures de cette liste conçue de manière indécente pour servir les ambitions personnelles démesurées et bassement matérielles», ont-ils écrit dans leur déclaration. C'est l'une des rares fois, depuis l'ouverture démocratique en 1989 et le retour du FFS à la légalité, que des militants de la daïra d'Azeffoun «viscéralement» attachés à leur parti, désavouent leur direction. Vraisemblablement déçus par les réflexes de cooptation, ces militants soulignent dans leur écrit que «ces pratiques d'un autre âge, oeuvre et spécialité d'opportunistes avides de pouvoir, ne respectant même pas le vote des militants, ne peuvent et ne doivent avoir notre caution». Tirant la sonnette d'alarme sur cette «dérive politique qui sème le doute sur la crédibilité du FFS et qui met en péril la survie du parti», les six désormais ex-candidats du FFS à Azeffoun ne comptent pas désarmer puisque ces militants comptent mener une campagne d'information à travers la commune «pour révéler les dessous des manigances ayant abouti à la confection de cette liste». Plus grave encore, dénonçant «l'imposture et la magouille», ils appellent tout simplement à un vote sanction contre cette liste. Voilà qui va arranger les affaires des concurrents du FFS au niveau de cette localité touristique très convoitée par les partis. Le premier de ces concurrents est le RCD. C'est ce parti qui a vaincu le FFS lors des élections partielles en présentant un jeune universitaire originaire de la région. Plus pragmatique, plus uni et plus solidaire, le parti de Saïd Sadi est en train de ravir la palme au FFS qui ne manque pourtant pas de sympathies dans la région. Mais au fil des années, ce capital se serait érodé; comme quoi rien n'est acquis en politique.