Mais qu'arrive-t-il donc au parti d'Aït Ahmed en Kabylie maritime? Décidément, la région ne lui réussit pas. Après le retrait dénonciateur de six candidats du parti à Azeffoun, voilà que sept autres prétendants à la commune d'Aït Chafaâ annoncent à leur tour leur retrait définitif. «Nous avons le regret de vous informer que nous nous retirons définitivement de la liste des candidats FFS pour les élections locales», ont écrit, sur un air de dépit, ces candidats d'Aït Chafaâ dans une déclaration envoyée hier à notre rédaction: «Ce retrait a été décidé suite au changement inexpliqué opéré sur la liste des candidats, approuvée par l'assemblée générale des militants tenue le 8 octobre au siège de la section en présence d'un délégué du conseil national.» Apparemment, la déclaration bruyante faite il y a deux jours par les candidat d'Azeffoun a été contagieuse, car c'est exactement la même raison qui a été avancée par les deux communes. A ce rythme, les listes du FFS seront vidées. Pourtant, le premier parti d'opposition jouit d'une grande sympathie dans la région, de par, notamment l'engagement sans faille de ses militants aux pires moments qu'a eu à vivre la région. D'abord durant les années de terrorisme quand ce parti subissait les foudres de guerre de ses rivaux. On se rappelle des positions tranchées, sans compromis, du parti assumées entièrement par les militants à leurs risques et périls et parfois même au détriment de leur existence physique. On se rappelle également de l'opposition franche exprimée par le FFS quant au déroulement et à la gestion des événements du Printemps noir de Kabylie. C'est le FFS, via ses militants évidemment, qui a «osé» briser le mur de la peur en allant voter lors des locales de 2002. La donne politique n'est jamais figée. Cinq ans plus tard, ces mêmes militants ne désavouent plus l'administration ou le «pouvoir et ses laboratoires» mais accusent leur direction des mêmes mots que le même pouvoir. Cela étant, les contestataires de la liste du parti à Aït Chafaâ semblent blasés, déçus et désabusés. Cet état d'esprit ressort dans leur déclaration. Ils annoncent leur retrait de la liste électorale du parti d'ailleurs sans bruit en se retirant en silence, tout en prenant le soin de s'excuser auprès de la population à laquelle ils demandent de ne pas aller voter «sur une liste établie dans les laboratoires du pouvoir occulte qui télécommande actuellement le FFS».