Cette mesure tend à élargir la représentation de la femme dans les assemblées élues et à supprimer les obstacles entravant son épanouissement. La participation de la femme à la vie politique sera débattue aujourd'hui lors d'un Conseil interministériel. Présidé par M.Ahmed Ouyahia, quatre ministres seront conviés à ce rendez-vous. Il s'agit du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, du ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamal Ould Abbès, et enfin de Mme Nouara Djaâfar, ministre déléguée auprès du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, chargée de la Famille et de la Condition féminine. Selon un membre de l'Exécutif, le Conseil interministériel examinera l'avant-projet de loi organique relatif à la promotion de la participation féminine dans la vie politique. Un texte qui vient en application de l'article 31 bis de la nouvelle Constitution qui stipule que «l'Etat oeuvre à la promotion des droits politiques de la femme en augmentant ses chances d'accès à la représentation dans les assemblées élues». L'article renvoie les modalités d'application à une loi organique. La nouvelle mesure tend, dans sa finalité, à élargir la représentation de la femme dans les assemblées élues et à supprimer les obstacles qui entravent son épanouissement et empêchent sa participation effective à la vie politique, économique, sociale et culturelle. Malgré une forte présence dans des secteurs comme l'éducation, la santé et la justice, les femmes algériennes ont vu leur nombre de sièges au Parlement chuter de 35 en 1962 à 30 en 2007. Les femmes ne représentent que 7,7% de la composante de la deuxième chambre parlementaire. Alors que les dernières élections sénatoriales n'ont vu la participation d'aucune femme. Il faut savoir que même les partis «démocrates» en Algérie, ont une très faible représentation, à l'image du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) qui ne compte qu'une seule députée. Quant au parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), et malgré le nombre important de militantes et d'adhérentes, n'a pu élire aucune d'entre elles au Parlement. Même si, faut-il le reconnaître, aucune des formations présentes sur la scène politique n'a affiché des appréhensions quant au rôle de la femme en politique. Des informations ont fait état de la probable désignation d'une dizaine de femmes dans le tiers présidentiel, à l'occasion du renouvellement partiel du groupe au Sénat. Plusieurs partis à l'image du RND, mènent un véritable travail de terrain pour attirer la femme à la vie politique. Une mission loin d'être facile, nous confie une militante du parti à Constantine. Les contraintes familiales constituent un obstacle majeur à la promotion politique de la femme. Quant au projet de loi organique élaboré par une commission mixte, constituée de plusieurs représentants de départements ministériels, il est constaté que la tendance va vers l'instauration du système des quotas. L'objectif, à en croire le ministre de la Solidarité nationale, étant d'arriver à «une représentation plus équitable des femmes en politique». Dans la nouvelle loi, le législateur définira avec précision le taux de participation des femmes dans les listes électorales. Toute liste qui ne répond pas à cette exigence sera rejetée. Si la quasi-majorité des formations politiques ne voit aucun inconvénient à cela, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, estime que le système des quotas ne peut régler le problème de parité et d'égalité en matière d'accès aux postes politiques. Pour cette formation, qui compte neuf femmes parlementaires, seule la compétence est en mesure de faire la différence dans le choix des partis. Des analystes se réfèrent à des expériences réussies dans plusieurs pays tels que la Suède, la Norvège la France, ou encore le Rwanda et l'Ethiopie pour attester que «le quota est une bonne formule démocratique pour permettre à la femme d'accéder à la politique». Par ailleurs, nous apprenons que Mme Nouara Djaâfar présentera le contenu du programme de formation élaboré en collaboration avec des institutions algériennes et étrangères, au profit des femmes qui occupent des postes de responsabilité.