Le chanteur Blaoui El Houari s'apprête à publier prochainement ses mémoires, dans lesquelles seront consignés sa vie et son parcours artistique. Né le 23 janvier 1926 à Sidi Blel dans le quartier de M'dina Jdida d'Oran, Blaoui Houari est, avec Ahmed Wahby, un des précurseurs de ce qui deviendra plus tard le raï moderne. Son apprentissage musical, il le fera grâce à son père Mohamed Tazi, mélomane et joueur de Kouitra (sorte de guitare) ainsi que son frêre Kouider Blaoui qui lui fera découvrir et aimer les sonorités du banjo et de la mandoline. Il quitte l'école vers l'âge de 13 ans pour aider son père qui tenait un café situé à l'angle du Bain de l'Horloge. Il s'occupera de l'entretien du phonographe et de la diffusion des 78 tours produits par les grandes vedettes algériennes et égyptiennes. Avide d'apprendre la musique, il se met à l'écoute des musiciens regroupés autour de Cheikh Bouzembir. Petit à petit et sous l'influence de musiciens oranais, il va s'imprégner de la musique moderne; genre qui était prisé par les Wled El Agba (désignant des personnes originaires d'un quartier riche d'Oran) et qui écoutaient du paso-doble, Tino Rossi ou encore Rina Kitty... L'élaboration de cet ouvrage autobiographique a été annoncée jeudi par l'artiste, lors d'une rencontre avec la presse animée en son domicile à Oran-ville, à la suite de la récente réalisation par le téléaste Abdellatif M'rah d'un film documentaire qui lui a été consacré. Le livre projeté concrétisera, selon Blaoui El Houari, son voeu de retracer par lui-même, sa vie et son oeuvre au profit des amoureux de la musique oranaise en général et du style wahrani en particulier, dont il est le précurseur, aux côtés du regretté Ahmed Wahbi. Agé de 79 ans, l'auteur de tubes à succès qui n'ont pas pris une ride tels H'mama et Dbaïli ala Zabana, s'est dit «déçu» du dépérissement de ce style, en raison, a-t-il expliqué, de l'absence d'une véritable relève. Commentant le documentaire Parlez-moi de Blaoui, l'artiste a tenu à se démarquer du contenu de cette oeuvre qu'il a jugée truffée de contrevérités. Il a déploré au premier chef le fait qu'il n'a été ni interviewé, ni consulté préalablement par l'auteur du film.