A la lumière des réactions des différentes tendances de la classe politique nationale, suite à l'attentat de mercredi dernier à Alger, beaucoup de questions se posent quant aux objectifs visés par les commanditaires de cet acte barbare. Le RCD a fait constater, dans un communiqué, qu'après des mois d'accalmie, la capitale est ciblée par l'acharnement des terroristes et «au moment où les discours réconciliateurs et les appels du pied aux artisans du malheur algérien deviennent récurrents». Le parti du Dr Sadi a appelé à la mobilisation des forces patriotiques et républicaines «pour mettre en échec le projet de l'instauration de l'ordre théocratique». Le MDS, dont la position envers l'islamisme n'est plus à rappeler, a souligné que «la bombe a explosé en plein coeur de l'amnistie» et a relevé que «la vigilance des citoyens a été émoussée sous l'effet démobilisateur de la politique menée par le pouvoir». Le MDS a averti que l'islamisme ne se satisfait plus d'un compromis pour exiger l'Etat islamique. Sur la même longueur d'ondes le Comité national contre l'oubli et la trahison (Cnot) a relevé que l'attentat intervient à l'heure où la concorde nationale «qui cache mal le désir de réhabiliter officiellement le parti sanguinaire se met en place». Le FFS a imputé «la responsabilité totale de l'attentat au pouvoir dans la poursuite de la violence». Le parti d'Aït Ahmed a condamné l'acte «quels que soient ses auteurs» et a noté: «Nous ne pouvons occulter que le pouvoir soit encore incapable d'assurer la sécurité des Algériens.» Quant au RND, par la voix de son chargé de communication, il a fait remarquer que la recrudescence des actes de barbarie traduit une opposition à sa position que «partagent les Algériens» et a dénoncé l'acte terroriste «commis par des mains meurtrières contre des innocents». En outre, le journal arabophone Ezzaman, paraissant à Londres, a rapporté que le FIS dissous a nié son implication dans l'explosion de cette bombe et s'insurge contre les déclarations de certains organes de la presse qui ont imputé cet acte aux islamistes du FIS dissous. Sans condamner l'acte terroriste, le parti dissous indique que l'explosion de la bombe coïncide avec les appels à la libération des deux dirigeants (Abassi Madani résidence surveillée et Ali Benhadj en prison) sur les colonnes du même journal, l'ex-FIS a accusé «des parties au pouvoir et leurs relais qui manoeuvrent afin d'empêcher par tous les moyens le retour du FIS sur la scène politique». Ces détracteurs, accuse toujours le parti dissous, seraient derrière l'explosion afin de réveiller dans l'esprit des gens le spectre de la terreur. Il a ajouté que cet attentat coïncide aussi avec certaines rumeurs colportées ces derniers jours et qui font état de la rencontre des émissaires de la présidence avec l'ex-émir Madani Mezrag. Par ailleurs, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a dénoncé, hier, l'explosion d'une bombe artisanale qui a eu lieu, mercredi, à la rue Amar-El-Kama (Alger) tout en appelant à contrecarrer le phénomène du terrorisme et faire échec à «ceux qui en tirent profit».