Au moment où les citoyens de Batna et tous les Algériens pleurent les victimes de l'attentat terroriste qui a frappé la capitale des Aurès, un second attentat a frappé le petit port de Dellys, situé à 70 km à l'est d'Alger. Selon un bilan provisoire des sources hospitalières, cet acte terroriste a fait 17 morts, dont la plupart des gardes-côtes de la marine, et une trentaine de blessés, notamment des travailleurs du port et des civils. Selon les premiers témoignages, le kamikaze était à bord d'une fourgonnette bourrée d'explosifs. L'auteur visait une caserne des gardes-côtes de la marine algérienne. Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agit d'une fourgonnette immatriculée dans le wilayat d'Alger, servant à l'approvisionnement de la caserne. Le livreur habituel aurait été enlevé peu avant l'attentat et remplacé par le kamikaze. Le fourgon a explosé à l'intérieur de la caserne composé de chalets en préfabriqué, dont la plupart ont été éventrés par la puissance du souffle de la déflagration. Le lieu de l'attentat a été bouclé immédiatement et un cordon de sécurité a été installé. Il est utile de souligner que cette attaque terroriste à la voiture piégée intervient au lendemain de l'attentat suicide de Batna. Le président de la République a réaffirmé, réaction à cet attentat, l'attachement, plus que jamais, du peuple algérien à la réconciliation nationale. Ziari : " les commanditaires sont en dehors de l'Algérie " Dans les premières réactions à cette nouvelle attaque terroriste, le président de l'Assemblée nationale populaire, M.Abdelaziz Ziari, a affirmé que ce double attentat ne diminuera pas la détermination de l'Algérie et son attachement à la réconciliation nationale soutenue par le peuple algérien, avant d'affirmer que ces actes " lâches " ont pour objectif de déstabiliser le pays. Il a ajouté que les commanditaires de ces attaques terroristes sont en dehors du pays quelle que soit leur couverture idéologique, " ces actes expriment le diabolisme, l'extrémisme et n'ont rien à voir avec le progrès ". M.Ziari a enfin souligné que ces actes ne sont pas politiques et que leurs objectifs à Batna ont été déjoués. A noter que plusieurs marches sont attendues à travers les différentes wilayas du pays pour dénoncer le terrorisme et affirmer l'attachement du peuple à la réconciliation nationale. Pour sa part, la France a condamné le nouvel attentat qui s'est produit, hier, matin dans la ville de Dellys, indique un communiqué du ministère français des Affaires étrangères. Le communiqué indique aussi que " la France adresse ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et à leurs proches ainsi qu'aux autorités et au peuple algériens, endeuillés par cette nouvelle manifestation de terrorisme". Pour sa part, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a réaffirmé le soutien du Royaume Uni à l'Algérie dans ses efforts de lutte contre le terrorisme. " Je suis horrifié par l'annonce de l'abject attentat terroriste (...) et je voudrais vous présenter toute ma compassion en mon nom personnel et au nom des gouvernement et peuple britanniques", écrit M. Gordon Brown dans un message adressé au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, suite au lâche attentat terroriste qui a ciblé des innocents jeudi à Batna et dont le contenu a été publié samedi par le ministère des Affaires étrangères britanniques. Le ministre britannique des Affaires étrangères, M. David Miliband a dans un communiqué rendu public vendredi, exprimé sa compassion avec les familles des victimes de cet acte ignoble. "Ces tragiques incidents montrent, une fois encore, que la menace à laquelle tout le monde est exposé, vient de ceux qui voient en la violence et la destruction, un moyen d'imposer leur idéologie", a affirmé le chef de la diplomatie britannique. Ils confirment également, a-t-il ajouté, la nécessité pour la communauté internationale de faire front uni contre ce type d'extrèmisme, soulignant son "soutien et celui du Royaume Uni aux efforts du Président Bouteflika et du gouvernement algérien visant à garantir la stabilité, le progrès et l'avenir démocratique de l'Algérie".