Le tribunal criminel près la cour de Annaba a rendu avant-hier, tard dans la soirée, son verdict dans l'affaire dite de l'ex- commissaire des renseignements généraux de la Sûreté de wilaya de cette ville. Le principal accusé, en l'occurrence, M.Samir Benmohamed, a été condamné à 3 ans de prison ferme assortis d'une amende de 20.000DA. Les co-accusés, MM.Khanouf Aboud, officier de la police judiciaire à la sûreté de daïra d'El Bouni a écopé de la même peine. Quant aux deux autres, Attia Saâd, inspecteur de police et Beldi Rabiaa, officier dans le même service, ils ont tous les deux été acquittés. Les mis en cause devaient répondre des chefs d'accusation suivants: destruction de documents publics officiels, faux et usage de faux, enrichissement illicite, abus de pouvoir, menace et trafic d'influence, cela dans le but de bénéficier d'avantages matériels. Au cours de l'audience, le ministère public avait fondé son réquisitoire sur le fait que ces fonctionnaires de l'Etat ont pour mission de protéger les biens et les personnes et de veiller à la sécurité et au bien-être des citoyens. Et que non seulement, ils ont failli à leur devoir, mais en plus ils ont exploité leur situation pour exercer des pressions en usant de menaces et d'abus pour s'enrichir. Une peine de 7 ans de prison ferme a été requise contre l'ex-patron des RG, M.Samir Benmohamed. Pour son collaborateur direct le procureur général avait requis 3 ans. La plaidoirie du collectif des avocats (au nombre de 7) avait tenté de prouver que les accusés étaient victimes d'une machination et que toutes ces accusations sont fausses; des cassettes vidéos avaient été présentées mais la présidente de la cour les a jugées irrecevables. Après les délibérations, le verdict est tombé comme un couperet devant une salle archicomble qui avait suivi de bout en bout les péripéties de ce procès qui a duré près de 2 jours. Cette affaire qui a défrayé la chronique parce que touchant une institution stratégique est sur toutes les lèvres sur la place publique à Annaba. Elle a eu le mérite d' asseoir dans les esprits que nul n'est au-dessus de la loi et ce, quel que soit son rang ou sa position sociale.