Avec le Maghreb Center, les Maghrébins ont décidé de prendre leur destinée en main et dire aux Américains ce qu'ils sont réellement. La situation économique et ses répercussions sur le développement social, seront au coeur des débats lors de la conférence qui se tiendra, aujourd'hui, au siège de la Banque mondiale à Washington DC. Organisée par le Maghreb Center en collaboration avec le département Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), de la Banque mondiale (BM), cette conférence sera animée par d'éminents spécialistes en économie, dont Hugh Roberts, directeur du projet Afrique du Nord; Miria Pigato, spécialiste en management à la BM, et Azzedine Layachi, professeur associé à St John's University, New York. Dirigé par Negib Ayachi, le Maghreb Center est une organisation indépendante à but non lucratif basée à Washington DC, dont l'objectif est de mieux faire connaître le Maghreb. Pour la première fois, des maghrébins ont décidé de prendre leur destinée en main et dire aux Américains ce qu'ils sont réellement. «Ils ont toujours parlé de nous sans nous et nous, aujourd'hui, nous voulons expliquer le Maghreb en dehors des stéréotypes et des images reflétées pars les médias» a indiqué M.Ayachi. Les participants au séminaire d'aujourd'hui axeront leurs interventions sur la restructuration économique après la crise qui a secoué l'Algérie, durant la tragédie nationale. Cette période a, d'ailleurs, profondément ébranlé le pays, sur tous les plans: tant sécuritaire, social, économique que politique. L'Algérie était en passe de se transformer en un no man's land, situation, que les investisseurs étrangers appréhendaient. Le point qui sera traité par Hugh Roberts, sera essentiellement consacré au «rôle et à l'efficacité de la structure de gouvernance de l'Algérie dans la lutte contre les défis sociaux et économiques, dans sa transition vers une économie de marché mondial». En ce sens, les observateurs s'accordent à dire que l'Algérie n'a pas réussi sa transition d'une économie dirigée, voire centralisée, à une économie de marché. Les différentes réformes (financières, de la justice...), entamées depuis plusieurs années déjà, ne cessent de traîner en longueur. C'est justement pour cette raison que les taux d'investissement sont encore à un bas niveau. Les facilitations attendues, tant par les opérateurs économiques algériens, qu'étrangers, semblent renvoyées aux calendes grecques. Aujourd'hui, la venue des fameux IDE (Investissements directs étrangers) reste tributaire de certaines conditions que l'Algérie devra assurer. Cela ne peut se faire sans la mise en place d'un système financier moderne, facilitant, entre autres, les transactions commerciales entre l'Algérie et ses différents partenaires économiques éparpillés de par le monde. En dépit de cette situation, certaines sociétés étrangères n'hésitent pas à investir en Algérie, d'autant plus que le marché algérien présente de fortes potentialités économiques. Par ailleurs, cette transition économique sera également abordée par le professeur Azzedine Layachi. Celui-ci reviendra, avec force détails, sur les progrès réalisés en Algérie depuis le début de la transition d'une économie planifiée à une économie de marché, qui date des années 1990. Cet axe sera traité en examinant certains agrégats économiques en tant qu'indices, et leur impact social. Miria Pigato, quant à elle, mettra en évidence, lors de son intervention, la situation économique actuelle de l'Algérie, et les performances réalisées dans les différents secteurs économiques. Le débat visera en somme, à mettre sous la loupe la situation économique du pays dans toutes ses facettes. Cet objectif est, entre autres, celui fixé par le Maghreb Center. Cet organisme fournit de manière régulière, des analyses relatives au climat politique, économique et social des cinq pays d'Afrique du Nord qui constituent le Maghreb: la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye.