Les étudiants réclament plus de décence et de respect dans la prise en charge des conditions de vie, de mobilité et d'acquisition du savoir. La crise a atteint son paroxysme dans certaines universités. Du coup, la population estudiantine est montée au créneau pour dénoncer une détérioration des conditions sociales et pédagogiques. En une voix, des étudiants de différentes universités du pays, qu'elles soient à Bouira, Sétif, Blida, Oran, Guelma, Annaba, Tizi Ouzou, Alger ou encore à Constantine, dénoncent la surcharge dans les amphithéâtres, en plus du taux d'échecs jugé trop élevé à la suite de l'application du système LMD (licence- master- doctorat). Ces étudiants, pris entre le marteau et l'enclume, exigent que ce système anglo-saxon soit retiré. A Sétif, on dénonce le manque d'encadrement et d'entretien des infrastructures ainsi que le manque de matériels dans les laboratoires. Les étudiants en médecine ont manifesté, hier, devant le siège de la wilaya. Durant la même journée, des centaines d'étudiants ont organisé un sit-in devant le rectorat de l'université des sciences et technologie Mohamed-Boudiaf à Oran. Pis encore, d'autres étudiants ont entamé une grève de la faim tandis que des rassemblements ont été organisés pour dénoncer la pratique «discriminatoire» de l'administration et les passe-droits à Guelma et Annaba. A Ben Aknoun (Alger), des centaines d'étudiants résidant à la cité Taleb-Abderrahmane ont crié leur ras-le-bol. Quant aux étudiants de l'université des sciences et des technologies Houari-Boumediene à Bab Ezzouar, ils menacent de radicaliser leur contestation. A la résidence Ali-Mendjli à Constantine, des centaines d'entre eux dénoncent l'insécurité. Même scénario à Médéa, Boumerdès ainsi qu'à la résidence Ammar Benflis à Batna. La situation s'achemine lentement vers le pourrissement à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Une institution en proie à la protestation estudiantine. Depuis quelques jours, aussi bien les campus que les cités renouent avec l'effervescence de la communauté estudiantine qui s'élève contre les conditions sociopédagogiques. La coordination locale des étudiants (CLE) compte entreprendre action sur action, en vue de faire réagir les responsables concernés et prendre au sérieux leurs préoccupations. Ces derniers font face, selon les membres de la coordination estudiantine, à bon nombre d'aléas qui rendent leur scolarité intenable. «Après trente ans d'existence, notre université ne cesse de sombrer dans un état de décadence des plus avancés. Cela illustre parfaitement le marasme continuel avec l'accumulation des problèmes», lit-on dans une déclaration rendue publique par la CLE. Le document ajoute: «Notre université fait, encore une fois, face à l'afflux d'étudiants. Mais la solution apportée par les irresponsables est l'exclusion d'un étudiant pour héberger un autre, chose qui rentre dans le cercle éternel de la politique de replâtrage, preuve irréfutable de la non-prise en charge de ce problème, et ce malgré l'existence d'autre issues mises au tiroir». Pour rappel, lundi dernier, la situation a failli tourner au vinaigre, après les échauffourées ayant éclaté entre étudiants et agents de sécurité à la cité de Hasnaoua. Depuis, la population estudiantine organise des journées de protestation dans l'enceinte de l'université, histoire de maintenir la pression sur les responsables à tous les niveaux. Une délégation a été dégagée, lundi dernier, pour prendre attache avec le wali. Le lendemain, le directeur général des oeuvres universitaires s'est rendu à Tizi Ouzou pour s'enquérir de la situation. Rappelons que les revendications de la CLE portent, entre autres, sur l'amélioration des conditions socio-pédagogiques des étudiants et le départ «inconditionnel» de la directrice des oeuvres sociales des universités de Hasnaoua.