L'absence d'une commission nationale de surveillance des élections n'ouvre guère la voie à la fraude lors des prochaines élections locales, a affirmé, hier à Alger, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh), M.Farouk Ksentini. Invité de l'émission Fi el-Ouadjiha de la Chaîne I de la Radio nationale, M.Ksentini a indiqué que son institution «ne s'oppose pas à la mise en place de cette commission, même si une telle mesure n'est pas prévue par la loi électorale», ajoutant que l'Algérie «à l'ère de la transparence est déterminée à asseoir une démocratie réelle». S'exprimant sur la situation des droits de l'homme en Algérie, M.Ksentini s'est félicité que la situation «ait connu une nette amélioration depuis 1999, après une période mitigée, notamment durant l'époque coloniale et la tragédie noire traversée par l'Algérie durant les années 90». Concernant le rapport annuel que doit soumettre la Cncppdh au président de la République, Ksentini a indiqué que le document traite «de la mise en oeuvre des mesures prévues par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le Code de la famille et la presse nationale». A une question relative au dossier de Hassan Hattab, ancien «émir» du Gspc, Ksentini a rappelé que son dossier «se trouve actuellement au niveau de la police», précisant que la question de savoir si ce dernier doit bénéficier ou non des mesures de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale «sera tranchée après son procès». Concernant le dossier des ex-détenus dans les camps du Sud, Ksentini a indiqué que ceux-ci, dont le nombre varie entre 15 et 18.000 personnes, ont le droit à l'indemnisation puisqu'ils n'ont pas été déclarés coupables, avant d'ajouter que ce dossier est en cours d'examen par les parties concernées. Revenant sur les accusations faisant état de la présence de prisons secrètes en Algérie, Ksentini a affirmé avoir adressé, la semaine dernière, une lettre à la commission onusienne dans laquelle il l'appelle à la nécessité de respecter l'Algérie, un pays qui a tant souffert du terrorisme, avant de l'inviter à le visiter pour vérifier le caractère infondé de ces accusations. Concernant les Algériens détenus dans la prison de Guantanamo, M.Ksentini a indiqué avoir rencontré, récemment, l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie qui lui a fait part de la disposition de son pays à les transférer en Algérie «sans aucune condition», tout en lui indiquant que l'opération pourrait avoir lieu dans un avenir proche, compte tenu de la volonté des Etats-Unis de fermer cette prison avant la fin du mandat du président américain, George Bush.