Disloqué par des années de luttes intestines, le Gspc refuse de reconnaître sa grande défaite. Que reste-t-il réellement du Gspc? Les événements survenus durant plus de trois mois ont carrément mis a nu le mouvement dirigé par le tristement célèbre Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussaâb Abd El Ouadoud, de plus en plus versé dans une logique de «gang». L'implosion du Gspc ne laisse plus l'ombre d'un doute. Le dernier différend en date, selon les révélations d'un repenti à Aïn Defla, est relatif au partage de 16 kg d'or. Le butin a attisé les convoitises des émirs autoproclamés et a failli provoquer un face-à-face sanglant. La nature nihiliste de ces groupes va entraîner leur autodestruction à court ou moyen terme. Un différend qui oppose les terroristes est relatif au partage de la ghanima, au processus de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, mais aussi à la «stratégie criminelle» du n°1 du Gspc qui est à l'origine de cette implosion. Le dernier communiqué à travers lequel Droukdel tentait de «démentir» les révélations faites par de nombreux repentis n'a pas convaincu pour autant. Le geste de Droukdel ressemble à un soubresaut qui précède l'agonie, derrière lequel le groupuscule voulait prolonger le désarroi de l'opinion publique, notamment après l'attentat qui a ciblé Kartali. Le Gspc disloqué par des années de luttes intestines refuse de reconnaître sa grande défaite. Les centaines de redditions, les coups portés par les forces de sécurité ont fini par ébranler l'organisation. Cependant, bien que défait militairement, le Gspc continue de semer la mort. Les autorités militaires même après les grands succès enregistrés ne se sont jamais aventurées à crier victoire! La vigilance doit rester de mise. Sur le terrain sécuritaire, les choses sont plus compliquées. Ceci est d'autant plus une réalité vécue par les éléments de l'ANP. Selon un haut responsable de l'Armée nationale populaire, Droukdel cherche par tous les moyens à rallier tous les hors-la-loi sous sa bannière quitte à reprendre langue avec les résidus du GIA, dont ce même chef s'est toujours méfié. L'objectif est de frapper fort et provoquer une réaction désordonnée des forces de sécurité. Pour nos sources, cette tentative de ralliement est loin d'être une vue de l'esprit, mais estiment qu'il y a trop de sang entre les différents groupuscules de terroristes dans les maquis. Les rivalités entre les groupes terroristes depuis les années 90 sont interminables. La course effrénée au leadership a donné lieu à de véritables carnages entre l'AIS et le GIA, GIA-Gspc et Gspc-Al Qaîda au Maghreb islamique. Il n'en demeure pas moins que la lutte à mort entre les factions terroristes a été aussi un facteur déterminant pour convaincre des centaines d'égarés de répondre positivement au processus de paix: la rahma prônée par Liamine Zeroual, la concorde civile et la réconciliation nationale menées par Abdelaziz Bouteflika. Les services de sécurité chargés de la lutte antisubversive suivent en tout cas de très près cette situation et observent que dans ce remue-ménage tapageur les actions terroristes désorganisées ne sont qu'une tempête dans un verre d'eau. Le Gspc qui s'est rendu avec armes et bagages à Al Zawahiri, n°2 d'Al Qaîda, ne bénéficie actuellement d'aucun soutien. Même le recrutement d'étrangers n'aura été qu'une cause vaine, le Gspc est sur le point de disparaître. Leur djihad n'aura été qu'une longue série d'actes de banditisme et de crimes odieux. Droukdel et ses acolytes vivent dans l'angoisse et l'incertitude.