Inculte et ignare, cet homme prétend bouter tous les Palestiniens hors de Ghaza et de Cisjordanie. Ancien du groupe terroriste sioniste de l'Irgoun, Ariel Sharon a été de tous les mauvais coups des cinquante dernières années de l'histoire du Proche-Orient. Personnage inculte et ignare, cet homme originaire de Russie, prétend bouter tous les Palestiniens hors de Ghaza et de Cisjordanie. C'est cet homme, qui traîne derrière lui les massacres des Palestiniens à Sabra et à Chatila, qui récidive en se remettant à son macabre ouvrage. C'est cet homme, choisi comme Premier ministre par les Israéliens, qui a instauré depuis dix- huit mois le cauchemar dans les territoires palestiniens et en Israël même. C'est cet homme qui prétendait protéger et sécuriser la vie des Israéliens qui les expose aujourd'hui à tous les dangers du fait de sa furie meurtrière contre le président Arafat et les Palestiniens. Mais qui est donc Ariel Sharon? C'est, à l'évidence, la question à laquelle a tenté de répondre l'écrivain israélien Amos Oz qui a fait parler, en décembre 1982, quelques mois après la dramatique invasion israélienne du Liban en juin de la même année, celui qui sera connu sous le patronyme de boucher de Beyrouth : Ariel Sharon. Alors qui est-il? Sharon, qu'Amos Oz a rencontré sur ses terres, répond: «Vous pouvez m'appeler comme vous voulez. Appelez-moi un monstre ou un meurtrier. Notez cependant que je ne hais pas les Arabes. Au contraire. (...) Ce sont les Youpins qui sont tous tordus. Pour les remettre droit, vous devez d'abord les plier à angle droit dans l'autre sens. Voilà en quelques mots toute mon idéologie.» Et pour, sans doute, forger les «Youpins» il lui fallait entreprendre le génocide de tout le peuple palestinien. Plus loin, le même Sharon confie: «Donnez à l'Etat d'Israël tous les noms que vous voulez, appelez-le Etat judéo-nazi comme Leibowitz. Pourquoi pas? Il vaut mieux être judéo-nazi vivant qu'un saint mort (...)» Appréciez la profondeur de sa pensée. Affirmant: «Je ne cherche pas à être admiré par les goys. Je n'ai pas besoin de leur amour. Je n'ai pas non plus besoin d'être aimé par les juifs comme vous. Avec ou sans la bénédiction du pape et d'autres dirigeants religieux du New York Times. Je détruirai tous ceux qui lèvent la main contre mes enfants, je le détruirai lui et ses enfants (...)» «L'histoire nous enseigne que celui qui ne tue pas sera tué par les autres. C'est une loi de fer», ajoute l'interlocuteur d'Amos Oz. L'entretien ayant eu lieu quelques mois après la guerre du Liban (juin-septembre 1982), Sharon fanfaronne à propos de ce qui s'y était passé: «Même si vous me prouvez (...) que la présente guerre au Liban est une guerre immorale et sale, peu m'importe. Si, en outre, vous voulez prouver que nous n'avons atteint aucun de nos objectifs au Liban, que nous n'arriverons jamais à installer un régime ami au Liban, ni détruire les Syriens, ni même le PLO (Arafat) cela m'est égal. Cela valait tout de même le coup». Des milliers de victimes, juste pour permettre à Sharon de prouver qu'il existe. Dans sa confession sans état d'âme, Sharon va encore plus loin lorsqu'il avoue: «Même aujourd'hui je me porte volontaire pour faire ce sale travail pour Israël, de tuer autant d'Arabes qu'il est nécessaire, de les déporter, de les expulser, de les brûler, de faire que le monde entier nous haïsse, de tirer le tapis de dessous les pieds de la diaspora, ce qui les forcera à courir vers nous en pleurant. Même s'il faut faire sauter une ou deux synagogues par-ci par-là, cela m'est égal. Et cela m'est égal aussi si une fois le travail fait, vous me mettez devant le tribunal de Nuremberg puis me jetez en prison à vie. Pendez-moi même si vous voulez, comme criminel de guerre.» Voici un personnage droit sorti de l'enfer qui préside un Etat, Israël, qui sème la mort partout où il passe et encore fier de ses méfaits. L'entretien que lui consacre Amos Oz, dont nous avons, ici, extrait quelques passages, est à tout le moins édifiant sur la folie du boucher de Beyrouth.