Arafat, ce vieux combattant au long cours, a frôlé à maintes reprises la mort en sortant à chaque fois indemne. N'était la situation dramatique qui est celle du chef charismatique de la résistance palestinienne pris sous le feu de soldats israéliens, on aurait pu affirmer que l'Histoire a de ces balbutiements qu'elle est seule à savoir improviser. Ainsi, vingt ans après 1982 et l'invasion par l'armée israélienne de Beyrouth, Yasser Arafat se retrouve de nouveau face à son bourreau, le criminel Ariel Sharon. Celui-ci, qui n'a pu mener, à Beyrouth, à terme ses desseins de se défaire du leader palestinien, revient encore à la charge sous le regard perplexe d'une communauté internationale tétanisée qui ne sait que dire ou faire pour ramener à la raison le fou sanguinaire qui gouverne Israël. Le vieux lion de Ghaza se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins et une intervention énergique de la communauté internationale ne serait pas de trop pour le sauver du triste sort que veut lui réserver le boucher de Sabra et Chatila. Arafat, ce vieux combattant au long cours, a frôlé à maintes reprises la mort en sortant à chaque fois indemne. Cela avait été le cas notamment en 1982 à Beyrouth quand les phalanges libanaises aidées par l'armée d'invasion israélienne avaient tenté de le tuer. Qu'il soit aujourd'hui déclaré ennemi d'Israël par celui-là même qui le traque depuis tant d'années, n'est pas en soi une surprise, ce qui est, en revanche, singulier est la pusillanimité montrée par la communauté internationale face aux menaces contre l'intégrité physique du président palestinien. Dès l'âge de 17 ans, le jeune Mohamed Abdel Raouf Arafat Al-Qoudwa Al-Husseini, qui sera connu sous le nom de guerre d'Abou Ammar et celui, plus célèbre, de Yasser Arafat, prendra les armes pour combattre les groupes sionistes, dont celui de Sharon, et participera à la guerre de 1947/1948, comme à celle qui suivra immédiatement la proclamation de l'Etat hébreu en mai 1948. Dès cette époque, Arafat était dans le collimateur des tueurs des groupes spéciaux israéliens et du Mossad. Ce dernier fera plusieurs tentatives d'assassinat du leader palestinien qui, ayant la baraka avec lui, y échappera à chaque fois. Ainsi, Yasser Arafat échappe miraculeusement à la mort en 1973 à Beyrouth, lorsqu'un commando israélien, qui tuera trois de ses collaborateurs, ratera la cible principale. En 1982 en plein carnage de la population palestinienne des camps de Sabra et Chatila, une autre tentative est organisée pour abattre le chef de la résistance palestinienne, en vain. Il en sera de même lorsqu'en octobre 1985 l'aviation israélienne bombarde et détruit le QG de l'OLP à Tunis manquant encore une fois la cible Abou Ammar, mais, assaut au cours duquel, l'adjoint de Yasser Arafat, Abou Jihad trouvera la mort. Sans citer toutes les occasions au cours desquelles le président palestinien côtoie de près la mort, signalons l'autre miracle lorsque Abou Ammar sort indemne, en 1992, des débris de son avion qui s'est écrasé dans le désert de Libye. C'est sur les terrains de bataille que Arafat a gagné son surnom de «lion de Ghaza» lui qui fonda, en 1958, le Fatah pour continuer la lutte contre Israël et devint, en 1969, président de l'OLP, remplaçant le vieux Ahmed Choukeiry. Dès lors, Arafat traînera son mythique keffieh dans tous les sommets et assemblées mondiales pour défendre la cause de la Palestine. Mais voici qu'aujourd'hui, dos au mur, Yasser Arafat doit encore faire face au test le plus difficile auquel il a été confronté ces dernières années. La baraka qui l'a protégé tout au long de ces années sera-t-elle encore avec lui dans cette ultime épreuve de son combat pour la reconnaissance des droits des Palestiniens?