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«On doit préserver cet héritage»
SHAMY À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 22 - 11 - 2007

«Pour atteindre cette universalité, il faut commencer de chez soi pour aller vers l'infini».
L'Expression: Pourquoi Shamy accorde-t-il un grand intérêt aux contes kabyles?
Shamy: Entre les contes et moi, il y a une longue histoire. C'est un projet que je réalise grâce à ma grand-mère Sassa. C'est elle qui me les a transmis. A l'époque, un conte, c'est comme une radio ou la télévision d'aujourd'hui.
Tout le monde se retrouve regroupé autour de la grand-mère pour écouter les contes. Nous avons une tradition chez nous: un conte se raconte en sept épisodes. C'est-à-dire la fin ne sera racontée qu'au bout de la 7e nuit. Donc, au début du conte, on égorge un coq pour la petite famille.
Mais, à la dernière nuit, on égorge un mouton et on invite tout le village. Comme ma grand-mère était la seule qui racontait des contes, donc, j'ai su comment profiter et les enregistrer. Aujourd'hui, j'ai en mémoire plus de 150 contes. En plus de ses contes traditionnels, il y a aussi des contes imaginaires. C'est ma pure invention.
Concernant les six livres de contes que vous allez publier vers la fin du mois, renferment-ils des contes traditionnels où inventés?
C'est différent. Par exemple les livres tels L'épine (Assenan), Le Roi Chauve (A Gellid Afertas), Izem et Ssibus, Tanina, la vache des orphelins, sont des contes connus. Or, Yuva c'est un conte que j'ai imaginé. Je raconte l'histoire d'un enfant orphelin né dans le village du côté de Ath Ouarthilène à Sétif. Un jour, le fils du chef du village l'a provoqué. Yuva s'emporta et lui porta un coup qui le défigura. Après, il a préféré quitter le village. Il est allé vivre dans un milieu naturel, entouré des eaux, des oiseaux, un cheval, un ours, un chacal et un aigle. Après une longue histoire d'amitié, le chacal demande à Yuva de se marier.
Ce dernier lui répond: «Je suis pauvre, orphelin et solitaire. Aucune femme ne voudra de moi». Le chacal lui propose de se marier avec Zedjigha, la fille du roi. Donc, c'est l'histoire d'une longue amitié entre un enfant et les animaux qui s'est déroulée dans un milieu écologique.
Le fait d'opter pour des livres de contes et en deux langues, Shamy veut-il passer un message?
Forcément oui. Mon message est très simple. Si j'invente, je le fais selon l'actualité. Parfois, quand on invente, on le fait par peur des rois, des princes et des puissants. Dans tous les systèmes, pour amuser le roi qui est le plus puissant, les chanteurs ou les poètes profitent pour créer des métaphores afin d'insulter le roi. De l'autre côté, je sens que c'est mon devoir de transmettre ce que les autres m'ont appris. Il y aussi le vouloir de préserver cet héritage. Je veux préserver toute une mémoire. Pour les contes, chaque grand-mère qui part, c'est une bibliothèque qui brûle. Donc, j'interviens pour faire quelque chose avant qu'il ne soit trop tard. Pour l'écriture bilingue, il y a plusieurs raisons. Je cite notamment le fait de faire voyager notre culture à travers le monde. Les six contes seront disponibles dans tous les pays francophones. Pour atteindre cette universalité, il faut commencer de chez soi pour aller vers l'infini.
Pourquoi six livres de contes et ni plus ni moins?
Là, je vous dévoile le secret. Dans quelques jours, je serai grand-père. Chez moi, nous serons à six: ma femme, mes filles et mon petit-fils. Ainsi, chaque livre porte comme référence la date de naissance et les trois premières lettres de chaque membre de la famille. Je veux offrir à mon petit-fils, qui se prénomme Yani, un livre, en espérant qu'il sera un homme de culture.
Parlons de l'écriture en tamazight, quel regard portez-vous sur elle?
Je préfère ne pas me mêler des affaires des autres. Si les gens se croisent les bras et attendent à ce que les autres financent leurs projets, on n'évoluera jamais. Moi, j'ai investi 85.000 euros, en trois ans. Cela seulement en Algérie. Je produis ici, mais mes oeuvres sont exportées vers les pays européens à l'image de la France, l'Allemagne, la Suisse et même en Afrique, tels le Sénégal et le Burkina Faso. Moi, je suis libre et j'aime travailler dans la liberté totale. Par ailleurs, je tiens à remercier la presse algérienne qui m'a beaucoup aidé et soutenu.
Revenons un peu à la musique; où en est-on dans votre nouvel album des Abranis?
Le projet est toujours viable. Certes beaucoup de choses ont été dites sur la relation entre Karim et moi, mais en réalité il n'y a rien de cela. Au moment où Karim animait une soirée en direct sur les ondes de la Chaîne II, moi j'ai refusé d'y participer. Je ne veux pas chanter à l'occasion de «Alger, capitale de la culture arabe». Réellement, il n'y a aucun problème entre Karim et moi. J'attends juste qu'il revienne à de meilleurs sentiments pour reprendre le projet. Karim reste toujours mon meilleur ami avec qui j'ai passé une quarantaine d'années.


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