La faiblesse de la production nationale demeure le talon d'Achille des exportations algériennes. Les exportations hors hydrocarbures n'ont pas dépassé la barre des 800 millions de dollars pour l'année 2007, selon Ali Ben Nasri, vice-président de l'Association des exportateurs algériens. Ce chiffre est en baisse par rapport au mois précédent de la même année. Les exportations hors hydrocarbures se portent très mal et restent faibles par rapport à nos voisins marocains et tunisiens qui exportent jusqu'à 13 milliards de dollars par an. Cette situation est en rapport direct avec la faiblesse et la fragilité du secteur productif national qui ne connaît toujours pas de stratégie à moyen et à long termes dans la perspective de relance d'une production qui reste en deçà des besoins nationaux, lorsque l'on sait que l'Algérie dépend à près de 80% de l'importation pour son alimentation. Ce qui est encore aggravant est que les maigres exportations sont constituées essentiellement de dérivés d'hydrocarbures et de déchets ferreux et non ferreux. Du coup, les estimations de deux milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures sont très loin d'être réalisables avec l'absence d'une véritable structure de l'économie nationale conjuguée à la faiblesse de produits peu appréciés sur les marchés concurrentiels. Ces déficits de production, tout en pénalisant l'exportation nationale, accentue la dépendance du pays par rapport aux hydrocarbures. Cette dépendance des exportations des hydrocarbures, dont les revenus sont estimés à 98% des exportations nationales, pénalise par ailleurs l'économie nationale. Selon certains experts, l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), n'est pas du tout profitable au pays du fait de la situation actuelle de double dépendance, de l'importation de ses besoins alimentaires d'une part, et des exportations des hydrocarbures d'autre part. Aussi, dans les conditions actuelles de l'économie nationale, l'adhésion à l'OMC peut s'avérer peu rentable pour l'Algérie, sinon critique. Or, l'ouverture du pays aux produits étrangers, alors que notre production est au plus bas, peut donner le coup de grâce au secteur productif national. Par ailleurs, il faut relever que les problèmes administratifs que rencontrent les exportateurs algériens constituent en amont l'autre goulot qui pénalise nos exportations hors hydrocarbures. Les exportateurs algériens outre de faire face à maintes difficultés, doivent encore tenir compte du niveau de protection douanière, fixée à 18%, estimée comme étant la plus basse dans les pays du Maghreb.