Le manque d'organisation du secteur et les ravages causés aux oliveraies par les derniers incendies risquent de donner un coup fatal à la récolte de cette année. La production oléicole devrait connaître une baisse sensible, durant la présente saison agricole, affirment les services agricoles. Le manque d'organisation dans le secteur et les ravages causés aux oliveraies par les derniers incendies risquent de donner un coup fatal à la récolte de cette année. Ainsi, dans la wilaya de Boumerdès et selon les estimations de la direction des services agricoles, il est attendu, cette année, une récolte de quelque 57.000q d'olives, devant donner une production d'huile ne dépassant pas les 80.000 litres d'huile, contrairement aux 63.250q d'olives triturées l'année dernière avec un rendement global de 204.000 litres d'huile. Parallèlement, les mêmes estimations tablent sur une récolte de 150q d'olives de table. Les mêmes estimations concernent aussi les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Jijel, où la récolte est revue à la baisse. A Jijel, par exemple, le taux d'extraction d'huile d'olive à Jijel sera «légèrement plus bas» que celui de l'année dernière, ont annoncé les responsables locaux de l'agriculture. Ces derniers notent, toutefois, que la campagne oléicole qui a débuté le 11 novembre se déroule dans de «bonnes conditions». Selon les mêmes services, la légère baisse du taux d'extraction s'explique par le fait que les olives sont «gorgées d'eau» en raison des fortes précipitations enregistrées durant le mois d'octobre dernier, a expliqué, à l'APS, le secrétaire général de la chambre d'agriculture, M.Yacine Zeddam. Selon ce responsable, d'importantes superficies plantées d'oliviers et situées en zones montagneuses ont été la proie des flammes durant cet été, induisant également un «impact négatif» sur le rendement des oliviers. A ce titre, l'on note une baisse de rendement au niveau des huileries installées dans la région. Ainsi, pour 100kg d'olives, les producteurs récolteront entre 13 et, dans le meilleur des cas, 20 litres d'huile, contre 22 à 28 litres lors de la précédente campagne oléicole. Légèrement en hausse, les prix ont également suivi les cours des autres produits agricoles. Dans les huileries difficiles d'accès, les prix fixés pour le traitement des olives sont de 550DA par quintal et 600 dinars pour les huileries d'accès facile. Quant aux prix d'achat des olives par les huileries, ils ont été fixés entre 3400 et 4200DA le quintal, selon la variété de la région. Pour le consommateur, le litre d'huile d'olive est cédé entre 320 à 350DA. Les oléiculteurs et oléifacteurs de la wilaya de Jijel, regroupés dans deux associations mises sur pied par la chambre d'agriculture dans le cadre de l'organisation des filières agricoles, ont pris le parti d'oeuvrer à l'exportation de ce produit noble. Ces associations, opérationnelles sur le terrain, entendent promouvoir la culture de l'olive et l'amélioration de la qualité dans la perspective de l'exportation. Dans une huilerie moderne, située à la sortie ouest de Jijel, et montée par deux jeunes frères grâce à l'aide du Fonds national de développement et de régulation de l'agriculture (Fndra), «tout semblait baigner dans l'huile», a-t-on pu constater récemment. Des olives récoltées çà et là dans les vergers, emplissant plusieurs sacs, étaient prêts à être triturées. Le gérant, un ancien agent d'une banque publique, a préféré investir dans une huilerie dont les équipements ont été acquis à la Foire internationale d'Alger. Avec un potentiel de 14.300 hectares d'oliviers dont 3000ha au titre des programmes de soutien accordés par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la wilaya de Jijel s'est lancée dans ce créneau «juteux» et porteur comme en témoigne le retour des paysans à leur localité d'origine pour se consacrer à la cueillette des olives.