Ouyahia, Belkhadem Soltani, Sadi, Hanoune...et Tabbou, vont épuiser leurs ultimes «cartouches» pour mobiliser les foules. Baisser de rideau ce soir, à minuit, sur la campagne électorale. Vingt jours d'activité qui auront permis aux leaders politiques et aux candidats en lice d'afficher leurs intentions, exposer leurs programmes et partant, tenter de convaincre les électeurs. Cependant, comme à chaque fois, Alger demeure l'enjeu capital pour les chefs de partis. Ouyahia, Belkhadem Soltani, Sadi, Hanoune...et Tabbou, vont épuiser leurs ultimes «cartouches» pour mobiliser les foules. C'est de cette «bataille d'Alger» dont dépendra l'attitude des électeurs réticents. La capitale, qui a enregistré lors des dernières législatives un faible taux de participation (moins de 20%), sera une fois de plus l'arène principale des prochaines joutes électorales. A chacun son slogan et ses mots d'ordre. Le secrétaire général du FLN attendu, aujourd'hui à la salle Harcha où il doit animer un meeting populaire, ne ratera sans doute pas l'occasion pour revenir sur le sujet qu'il affectionne le plus. Celui de la révision de la Constitution. Il ne manquera pas, par ailleurs, de donner la réplique à son allié Ahmed Ouyahia qui, lors de ses différents meetings, s'en est violemment pris au FLN. «Ce n'est pas en distribuant des fauteuils roulants ou des couffins de Ramadhan que l'on réglera les problèmes des populations», lance Ahmed Ouyahia à l'émission télévisée Baramidjouhoum (leurs programmes) de samedi dernier. Il cible bien entendu le FLN et son ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbès. Cependant, M.Ouyahia ne s'est à aucun moment attaqué aux autres membres du gouvernement qui sillonnent le pays, inaugurent des infrastructures et parfois même se permettent d'animer des meetings. L'on dira que le RND joue dans la cour des grands, et, par conséquent, ne peut s'attaquer qu'aux partis qui ont un réel poids sur le terrain. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que M.Ahmed Ouyahia s'attaque sans le nommer, à la prestation de M.Belkhadem, allant jusqu'à qualifier de «populistes» certaines mesures. Ouyahia persiste et signe, dans ce contexte, qu'il ne pourra y avoir d'augmentation des salaires sans compétitivité économique. De son côté, Abdelaziz Belkhadem reviendra sur les sujets de fond, tout en évitant les thèmes qui fâchent, à savoir ceux qui sont directement liés au quotidien des citoyens. En faire état, reviendrait à remettre en cause l'action de son gouvernement, où le FLN est majoritaire. Il jouera plus sur la symbolique du FLN que sur le programme que présente le parti. Les partis islamistes seront aussi de la partie. Le MSP, El Islah et En Nahda vont «servir» un discours essentiellement articulé autour de la moralisation de la vie publique et la transparence dans la gestion. Pour sa part, Louisa Hanoune ne manquera pas de s'approprier la dernière décision du gouvernement consistant à geler le processus de privatisation du CPA, comme elle l'a d'ailleurs fait au lendemain du retrait de la loi sur les hydrocarbures. Elle, qui a mené sa campagne autour du thème du respect de la souveraineté nationale, mettra les bouchées doubles. D'abord, elle rappellera que c'est la première fois que le PT prend part aux élections communales, autrement dit, il n'est pas responsable des mandats précédents, ensuite elle reviendra sur la non utilisation de l'embellie financière pour améliorer les conditions de vie des Algériens. Un créneau porteur que la secrétaire générale du PT maîtrise parfaitement. La capitale sera aussi la dernière escale des leaders du FFS et du RCD. Saïd Sadi et Karim Tabbou vont axer leurs interventions sur la «partialité de l'administration» et ce qu'ils appellent les prémices d'une «fraude anticipée». Ce qui est à retenir c'est que pour la première fois peut-être, les deux partis politiques ne se sont pas attaqués frontalement. C'est ce climat qui a marqué tous les meetings au cours desquels les leaders politiques ont délivré des messages codés, tout en évitant d'égratigner leurs adversaires. Comme ils ont tout au long de la campagne électorale amorcé un débat de fond sur les prérogatives des élus et la réforme des institutions locales. Un point positif pour la démocratie.