Elle se pose la question de savoir ce que pourrait faire un maire, au lendemain du 29 novembre, face à la mafia. Louisa Hanoune a animé, hier, un meeting à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Devant une salle relativement pleine, la dame de fer du PT devait être accueillie par les youyous et les applaudissements nourris de ses militants et sympathisants. Un citoyen a offert à Louisa Hanoune un bouquet de roses. Elle devait expliquer que ce sympathisant était toujours là aux moments forts et a toujours offert à Louisa Hanoune soit un châle, soit un bouquet, des signes auxquels elles se dit sensible, tout comme le foulard offert par une militante, un foulard qui se veut être symbole de protection. Mme Hanoune devait commencer par un sévère réquisitoire contre l'émission Baramidjouhoum de la télévision qui a tout fait pour l'empêcher d'expliquer le programmé du parti aux téléspectateurs. Puis elle dira: «Nous ne sommes pas totalement sortis de la crise.» Et d'enchaîner en donnant comme preuve le fait qu'elle ait été obligée de rebrousser chemin mercredi dernier, en citant ce qu'elle appelle les anomalies et prend ses exemples, notamment sur Tizi Ouzou. Elle affirme que «le jour du meeting, prévu pour mercredi dernier, une voiture rouge essayait d'entrer dans la Maison de la culture de Tizi Ouzou, comme la veille, des gens d'un parti ont informé nos militants que le meeting était reporté». De même lors du meeting d'Oum El Bouaghi, l'électricité a été coupée. Elle s'écrie cependant: «Nous avons conscience que la tempête passera.» Pour ce qui est des attentats enregistrés cette année, Mme Hanoune affirme: «Ces derniers attentats sont différents des autres que nous avons enregistrés, ce qui prouve que ceux qui tirent les ficelles sont à l'étranger.» Elle revient sur ce responsable de wilaya d'un grand parti qui, selon elle, s'est spécialisé dans le dénigrement et l'insulte contre le PT. Puis, Louisa Hanoune de s'exclamer: «Le PT désire la confrontation des programmes et ne marche pas à la haine!» Puis de se demander, qui veut de cette situation avec des jeunes en malvie, des harragas, le chômage, etc. et d'ajouter que la wilaya de Tizi Ouzou connaît le plus fort taux de suicide. Pour elle, l'Algérie est à la croisée des chemins. Et de se poser la question de savoir ce que pourrait faire un maire, au lendemain du 29 novembre, face à la mafia. Aussi, elle demande une protection juridique pour les élus. Mme Hanoune ne manque pas de vilipender le ministère de l'Industrie et de la promotion des investissements en prenant le cas de Socothyd que l'on veut privatiser, alors qu'elle enregistre de bons résultats, et les ports qu'on veut donner à des étrangers ainsi que cette usine d'aluminium de Mila confiée à un Jordanien avec à la clé, des licenciements de travailleurs, ou encore les mines de l'Ouenza et de Boukhadra, dans la wilaya de Tébessa, confiées à l'Ispat qui, en même temps, gère la sidérurgie d'Annaba. La loi sur la renationalisation des hydrocarbures est pour elle un gros acquis grâce aux forces de progrès au sommet de l'Etat. Pour ce qui est de l'Accord d'association avec l'Europe, Louisa Hanoune affirme que «c'est un désastre pour notre jeune industrie». Les divers secteurs sont passés en revue et aucun n'a trouvé grâce aux yeux de l'oratrice qui considère que la solution n'est pas dans la privatisation, mais plutôt dans plus d'Etat, notamment au niveau des entreprises, et de préconiser une rupture d'avec les politiques suivies jusque-là. Mme Hanoune rejette également la décentralisation et affirme que la lutte contre la corruption commence par la hausse des salaires des policiers, des juges et aussi des élus afin de les prémunir contre toute tentation. Enfin, l'oratrice appelle à voter sur les listes de son parti.