L'opposition parle de centaines de projets inscrits pour la wilaya pas ne pouvant démarrer faute d'assiettes foncières. «La consommation des budgets alloués à la wilaya de Béjaïa ne dépasse pas les 40%», avait déclaré récemment, un responsable du Front de libération nationale. Un véritable pavé dans la mare. Intervenant en pleine campagne électorale pour les locales, cette déclaration vise l'équipe majoritaire, en l'occurrence, le Front des forces socialistes, un parti qui a toujours pris les rênes de l'APW depuis l'avènement du pluralisme politique. Plus clairement, le FLN regrette que «les majorités élues aux APC et à l'APW se préoccupent plus des questions politiques que de la gestion des affaires locales et du développement». Le représentant du FLN parle de «60 milliards de dinars alloués pour la wilaya de Béjaïa qui sont retournés au Trésor faute de consommation». Chose que le RCD appuie accablant ainsi l'équipe sortante. Du côté de la wilaya, autant on reconnaît la faiblesse dans la consommation des budgets, autant on rejette l'idée d'un quelconque reversement des crédits au Trésor public. Les enveloppes financières allouées à la wilaya de Béjaïa sont consommées à hauteur de 42,5%, indique-t-on à la wilaya. Pour l'année 2006, un crédit de 7 milliards de centimes a été débloqué en fin d'année. Ces crédits de paiement sont, selon toujours la wilaya, tombés en exercice clos. Cela ne signifie nullement leur renvoi au Trésor, précise-t-on. Le blocage, deux années durant, de la création d'une agence foncière revient ainsi souvent pour expliquer la faiblesse du taux de consommation des budgets. L'opposition parle de centaines de projets inscrits pour la wilaya et ne pouvant démarrer faute d'assiettes foncières, soutient-on et se voient reportés d'année en année causant un grave préjudice au développement local. Il en est ainsi dans de nombreuses communes de la wilaya. A cela s'ajoutent évidemment les blocages qui relèvent de l'action citoyenne. Les oppositions freinent terriblement l'avancée des travaux dans de nombreux chantiers et, par voie de conséquence, la consommation des crédits. La nature juridique des terrains, souvent privés et dans l'indivision, fait que rares sont les projets qui démarrent dans les délais. Là encore, l'administration y est pour quelque chose. Certains maires racontent tout leur calvaire pour faire aboutir une opération d'utilité publique. L'insuffisance d'encadrement dans les communes induit toujours des erreurs dans le ficelage d'une opération. Les élus n'ont pas, pour la plupart, la formation souhaitée et tentent de gérer les communes comme on gère un foyer. La réalité du terrain est que beaucoup de projets sont en souffrance. Face à une bureaucratie des plus lourdes, les enveloppes financières allouées à la wilaya de Béjaïa, au niveau de tous les secteurs, trouvent du mal à être dépensées. Le parcours du combattant est imposé aux investisseurs et toutes les étapes que doit suivre la réalisation d'un projet, aussi petit soit-il, exigent un temps énorme. S'il est vrai qu'au sein de l'APW de Béjaïa la tendance est à l'action politique, il reste que ce n'est pas la seule raison de la faible consommation des bud-gets. Les spécialistes de la question économique nous renvoient aux pratiques bureaucratiques qui ont la peau dure à Béjaïa. Ainsi, l'administration fiscale et les services en charge du contrôle des finances sont montrés du doigt.