Oran s'est transformée en un immense bourg, et derrière le Front de mer, il y a le front de la misère et de l'indigence. Deux décennies de disette et de vacances ont conduit El Bahia vers des dérives aussi graves qu'irrémédiables. Des déviations qui résultent de retombées aux séquelles aujourd'hui difficilement réparables. Les conséquences sont donc très graves et les autorités locales tentent tant bien que mal de prendre le taureau par les cornes. Oran a été, pendant la tragédie nationale «un refuge» pour les personnes «vulnérables» qui ont fui les zones instables. Ainsi, en une dizaine d'années, l'image pittoresque qu'offrait autrefois Oran, a totalement été défigurée par la prolifération des bidonvilles et l'habitat précaire. Oran s'est transformée en un immense bourg, et derrière le Front de mer, il y a le front de la misère et de l'indigence. Aujourd'hui, des sommes faramineuses sont débloquées en vue de corriger les conséquences du laxisme et du laisser-aller qui ont caractérisé un passé récent. La wilaya d'Oran, qui regroupe 26 communes, est habitée par une population qui avoisine 1,5 million d'âmes. Aussi, la deuxième métropole du pays est, depuis quelques années, devenue la destination des investisseurs étrangers et nationaux. C'est pourquoi le développement local constitue l'un des véritables casse-têtes des autorités locales. La wilaya d'Oran a, depuis peu de temps, lancé des projets de développement d'envergure. Des projets qui peuvent redonner à El Bahia son image d'autan. Ces derniers ont, principalement trait à l'éradication des bidonvilles et la résorption de l'habitat précaire: réalisation des écoles et bitumage des routes etc. Des projets pharaoniques, dit-on à Oran. Sans compter l'inscription des futurs complexes olympiques et du pôle universitaire de Bir El Djir, la salle semi-olympique de Boutlélis et le tramway. Des budgets colossaux sont réservés à cet effet. Seulement la problématique qui reste toujours posée est que ces budgets ne sont pas consommés à temps. C'est une lancinante question à laquelle sont sérieusement confrontées les autorités locales. Ce défaut de consommation du budget a été l'axe principal de la campagne électorale. Plusieurs partis politiques candidats n'ont pas cessé de crier à la corruption. «Ils sont allés jusqu'à décrier l'état actuel de ces développements». C'est pourquoi il apparait nettement que, malgré l'injection de ces milliards, le citoyen se sentira toujours marginalisé. Le relogement des familles du quartier Les Planteurs en a été l'exemple concret. Au total, 9000 familles devaient être relogées en 2003. Un dossier très chaud qu'aucun des responsables locaux n'a daigné résoudre. Le dossier est à la traîne depuis 2001. Période durant laquelle a été résolu, lors de la conférence internationale de lutte contre la pauvreté, la prise en charge de 9000 familles du quartier Les Planteurs. Un projet qui a été financièrement soutenu par la Banque mondiale. Depuis le mois d'août à ce jour, seules 2000 familles ont été recasées. 6000 autres attendent toujours leur tour. Un véritable dilemme. Le montage financier de l'opération est achevé, tandis que les familles continuent d'espérer depuis, que leur calvaire voie un jour la fin. Seulement aux dernières informations, le manque d'assiettes a nettement stoppé cette démarche. «L'injection de plusieurs milliards de dinars dans des projets de développement ne serait ni concluante ni agissante si des mesures d'accompagnement urgentes tardent à venir», a déclaré un ex-élu à L'APW d'Oran. Pour sa part, le wali d'Oran, M.Tahar Sekrane, a estimé que les budgets sont consommés à temps. Cependant, selon ce dernier, «les lenteurs sont imputables au concours de plusieurs facteurs». Il citera en ce sens, les exemples des appels d'offres qui sont dans la plupart des cas infructueux. Et ce dernier d'ajouter que les études des marchés prennent de longs délais. A ces aléas s'ajoutent les résiliations nombreuses des marchés, a signalé le wali d'Oran. Les mêmes déclarations ont été répercutées par le secrétaire général de l'APC d'Oran, M.Fekha Benaoumeur. Ce dernier signalera que, malgré l'ordonnancement des marchés ces derniers «restent parfois sans preneur». Dans ce chapitre bien nommé, notre interlocuteur notera que ce sont ces facteurs qui laissent dire que «les budgets ne sont pas consommés à temps, mais en réalité, les projets sont inscrits et leurs budgets sont alloués».