Le spectre de l'abstention qu'on ne cesse de pointer du doigt ne servira que d'alibi aux formations politiques en lice aux locales. Haro à la fraude! crient déjà les partis politiques en lice pour les élections locales. Selon eux, le bourrage des urnes se fera incontestablement. La classe politique appréhende le «phénomène» avant même que les citoyens ne sortent de chez eux, si la météo le permet, pour «faire leur devoir électoral». Si certains partis l'ont clamé par déduction, d'autres, par contre, l'ont fait à la suite des constats relevés sur le terrain. Le Parti des travailleurs (PT) est le premier à dénoncer cet état de fait. La formation de Louisa Hanoune fait état de la fuite des bulletins de vote au niveau de l'Imprimerie officielle «au profit du Rassemblement national démocratique (RND)». L'auteur de cet acte, selon un communiqué du PT, n'est autre qu'un agent de l'APC d'El Maqaria (Hussein Dey). Cela se passait «alors que les employés de ladite APC étaient en train d'arranger les bulletins de vote et les mettre dans des enveloppes. En parallèle, le mis en cause s'est mis à cocher sur les bulletins du PT, pour que, à l'heure du dépouillement, ces mêmes bulletins soient refusés!». Les autres partis politiques parlent d'une fraude «indirecte», voire «intelligente». Ceci est le cas du Mouvement de la société pour la paix (MSP) à qui la non-installation d'une commission politique pour la surveillance des élections, ouvrira les portes «à une fraude massive». Pis encore, ce parti d'obédience islamiste, appréhende le bourrage des urnes, comme cela s'est produit à Rouiba, lors des élections législatives du 29 mai dernier. La même appréhension est constatée du côté des autres formations politiques, notamment les plus influentes dans l'échiquier politique national, à l'instar de FFS, du RCD ou encore El Islah, le FNA et autres...Abstraction faite de ce climat, on ne peut plus délétère, les observateurs de la scène politique nationale, eux, livrent une autre lecture. En effet, le spectre de la fraude qu'on ne cesse de pointer du doigt, ne servira que d'alibi aux formations politiques en lice aux locales. Ces derniers, craignant le retour de la «catastrophe» observée lors des législatives avec le taux de boycott élevé constaté, ne se servent de la fraude que pour «amortir» le choc occasionné par le retour du raz-de-marée des législatives. Cela se confirme de plus en plus avec la campagne électorale, jugée de plate et de stérile par les observateurs. Cela est dû au fait que les candidats, au lieu de s'intéresser de plus près aux problèmes que rencontrent les citoyens au niveau local, versent dans des sujets ressassés qui reviennent à chaque rendez-vous électoral. Certains saisissent l'occasion pour faire une précampagne électorale de la présidentielle de 2009. La campagne électorale «terne et sans enthousiasme» qu'ont menée les partis politiques ne servira, à son tour que d'alibi au ministère de l'Intérieur pour justifier un éventuel boycott de cette nouvelle échéance électorale. Ce prétexte sera conjugué aux conditions climatiques qui serviront de justification à un éventuel faible taux de participation. Un fait considéré comme un cauchemar, voire la bête noire, de la classe politique nationale. Il faut rappeler que, pour argumenter le boycott massif des dernières législatives, le ministre de l'Intérieur avait déclaré: «C'est parce que les familles algériennes sont allées à la plage, qu'on a enregistré un faible taux de participation.» Dame nature dérange-t-elle à ce point?