«Je veux faire plus», promet le président français. La France accordera plus d'intérêt au traitement des dossiers de visa des Algériens. Après les visas de longue durée, Nicolas Sarkozy promet: «Je veux faire plus». Le président français a instruit ses services consulaires en Algérie d'accorder une attention particulière à ce problème. «J'ai donné des instructions pour (...), que l'on traite les demandeurs de visas avec le maximum de respect et d'humanité», a-t-il souligné dans un long entretien accordé à l'APS. Pour l'hôte de l'Algérie, il n'est pas question de réduire le nombre de visas aux Algériens. «Nous avons développé les visas de circulation de longue durée, qui représentent actuellement le quart des demandes de visas (ce qui explique aussi la baisse du nombre de visas demandés et accordés, car il y a plus de voyageurs pour le même nombre de visas). Mais je veux faire plus. Je veux que ces visas de circulation soient beaucoup plus systématiques pour les personnes qui ne présentent pas de risque migratoire, je veux qu'ils aient la durée la plus longue possible», a-t-il annoncé. Avec l'introduction du visa biométrique en 2008, le taux de validité des dossiers sera augmenté. «La biométrie qui sera introduite en Algérie dans le courant de l'année 2008, devrait permettre une diminution du taux de refus, actuellement assez élevé, grâce à une approche plus personnalisée et donc plus fine des dossiers», réaffirme-t-il. Et de rappeler que «c'est moi qui, en novembre 2006, ai négocié avec nos partenaires la fin de la consultation préalable Schengen dans les procédures d'attribution des visas». M.Sarkozy ne cache pas que beaucoup de choses restent encore à faire, notamment concernant les délais de délivrance des visas ou le traitement de certains cas particuliers. Le président français exige, toutefois, le principe de réciprocité. «Il ne faut pas voir les choses dans un seul sens, Algérie-France, mais aussi France-Algérie...». Des hommes d'affaires et experts français se plaignent du retard de la délivrance de visas par les services consulaires algériens en France. Et juste un visa d'une courte durée leur a été délivré. La densité des relations humaines entre la France et l'Algérie reste un élément central dans les relations bilatérales. Les deux présidents considèrent que le sujet en question est très important. L'Algérie et la France ont une vision commune des défis qu'ils doivent, à tout prix, relever, notamment avec l'explosion du phénomène de l'immigration clandestine. Cette politique vise, d'une manière indirecte, à lutter contre ce phénomène. L'objectif est, d'après Sarkozy, de parvenir avec les autorités algériennes à une gestion concertée des flux migratoires. «Je suis, en effet, convaincu qu'il faut faciliter les échanges humains des deux côtés de la Méditerranée, sans pour autant ignorer l'existence d'une forte pression migratoire, dont témoigne le drame des harragas», souligne-t-il. S'agissant de la politique de l'immigration choisie ou sélective, le président français affirme qu'«il ne s'agit pas de permettre la fuite des cerveaux. Car l'immigration choisie peut aussi être une immigration concertée, qui répond à la fois aux besoins des pays d'origine, et de destination». Pour permettre à l'Algérie de bénéficier des compétences de ces cadres immigrés, Sarkozy propose de modifier les textes adoptés au lendemain de l'Indépendance. «On peut en discuter et il le faut d'ailleurs, car les textes adoptés au lendemain de l'Indépendance ne doivent pas rester figés», appuie-t-il. A travers cette nouvelle politique, la France a confirmé son voeu de reconduire aux frontières 25.000 étrangers en situation irrégulière. Les Algériens, qui se trouvent dans une situation irrégulière, sont au nombre de 350.000. C'est dans cette optique que le sujet de la libre circulation entre les deux pays occupe une place centrale dans les relations bilatérales.