Alors que le parti de Ouyahia, le FNA et le MSP enrichissent leurs scores, le FLN perd 16 communes. Un nouveau bouleversement dans la carte politique nationale. L'abrogation de la règle du plus âgé, adoptée pour l'élection du président d'APC, en cas d'égalité de sièges entre deux ou plusieurs listes de candidats, a reconfiguré le contrôle des communes. Le FLN perd encore. Le RND améliore ses résultats. Le FNA dégringole. Le MSP progresse. Le PT enrichit son compte. Ainsi, la nouvelle décision du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui stipule qu'en cas d'égalité de sièges entre plusieurs listes de candidats, le président de l'Assemblée populaire communale est élu parmi les candidats de la liste ayant obtenu le plus grand nombre de voix, donne le schéma suivant: le FLN a perdu le contrôle de 16 communes. Le parti de Belkhadem aurait remporté 178 communes sur les 300 dans lesquelles il se trouvait en ballottage, si la règle du plus âgé n'avait été abrogée. Désormais, le FLN a acquis seulement 162 communes. La première force politique préside, désormais, environ 617 APC. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cette nouvelle mesure du département de M.Zerhouni permet au RND de rafler une dizaine d'APC de plus sur l'ensemble des 302 dans lesquelles il se trouvait en ballottage. La formation d'Ahmed Ouyahia prend les commandes d'environ 400 APC. La décision de l'Intérieur est défavorable au FNA de Moussa Touati, qui a créé la surprise en occupant la 3e place à l'issue des élections locales. Sur l'ensemble des 100 communes où il était en ballottage, le FNA n'en a remporté que 35. Il vient de céder à ses rivaux plus de 18 APC. Désormais, le FNA siège dans 135 mairies. En l'absence de résultats officiels, le MSP annonce que cette mesure lui a permis de «récupérer» quelque 40 municipalités. Le parti du défunt cheikh Nahnah se trouvait en situation de ballottage dans 109 communes. Les autres formations tels le PT, le RCD et le FFS n'avancent aucun chiffre, suite à l'application de cette nouvelle mesure. Globalement, le Front de libération nationale conserve sa prédominance sur les communes algériennes. Un pas en avant, deux pas en arrière. C'est l'histoire d'avancer à reculons. Le FLN perpétue cette suprématie qui fait de lui la première formation politique qui règne par son omniprésence sur le champ politique national. Le Rassemblement national démocratique talonne encore son frère ennemi. Dans chaque élection, la formation de M.Ouyahia préserve sa deuxième place. Même s'il a perdu quelques communes, le Front national algérien sauvegarde sa troisième position. Le Mouvement de la société pour la paix occupe toujours la quatrième place. Dans un autre registre, les partis politiques se félicitent de ces nouvelles modalités d'élection des présidents d'APC. Pour la majorité des représentants de partis, cette règle vise à consolider la démocratie et la prévalence du suffrage populaire et conforter le choix souverain des électeurs. Miloud Chorfi, porte-parole du RND, estime, dans une déclaration à L'Expression, qu'«il faut donner plus de crédibilité au processus électoral». Et d'ajouter: «Cette décision ne va privilégier que le choix des électeurs dans les opérations de vote indépendamment de toute autre considération.» Même ayant perdu quelques communes de plus, le FLN s'est réjoui de cette démarche. Saïd Bouhadja estime que «c'est une démarche juste et démocrate». D'après M.Bouhadja, «cette modalité contribuera au rajeunissement de nos maires. Il permettra, d'une part, de respecter le choix des électeurs et d'autre part à donner l'occasion aux jeunes Algériens de gérer les affaires de leurs communes.» De son côté, M.Issad, président du groupe parlementaire du MSP souligne: «Le MSP était le premier a demander au ministère de l'Intérieur d'abroger la loi du plus âgé. Je pense que cette décision est très juste. Elle vient renforcer et respecter la volonté populaire». Le Parti des travailleurs et le FNA qualifient, quant à eux, cette mesure «de très correcte». «Loin du nombre d'APC gagnées ou perdues, le plus important était de respecter la volonté des électeurs», conclut M.Moussa Touati, président du FNA.