Le vaccin HIB assure la protection contre la pneumonie et la méningite à Hémophilus influenza. Il sera disponible en Algérie en 2008. Les maladies mortelles donnent le tournis aux chercheurs. Les sournoiseries de certains virus les mettent au défi au point que certains vaccins demeurent à l'état expérimental. C'est une véritable course contre la montre qui est engagée pour assurer la santé de la population mondiale. L'enjeu est devenu planétaire. Que peut on faire pour éradiquer certains fléaux ou à défaut, en limiter les ravages? C'est ce qu'ont essayé d'expliquer d'éminents spécialistes, hier, lors de la seconde et dernière journée des XVIIIes journées pharmaceutiques. Cela s'est passé à l'hôtel El Aurassi, à Alger. Qu'en est-il de la situation en Algérie? 1260 décès sont provoqués par le cancer du col de l'utérus. 275.000 ont été enregistrés en 2006 à travers le monde. Alors que 500.000 nouveaux cas font leur apparition chaque année au niveau de toute la planète. 10% des cancers décelés chez la femme sont dus essentiellement au cancer du col. Que faire pour combattre ce fléau dont est victime la gent féminine? L'immunité par le biais des anticorps contre le virus HPV (responsable de ce type de cancer chez la femme), ne peut être obtenue que de 8 mois à 1 an après la contamination, selon les explications du professeur Bouguermouh de l'Institut Pasteur d'Algérie. En Algérie, l'infection qui est provoquée par relation sexuelle, ne se manifeste qu'entre 40 et 50 ans environ, d'après notre spécialiste. Quelles en sont les raisons? La pratique des relations sexuelles qui, dans la majorité des cas, n'a lieu que tardivement ainsi que l'âge de la nuptialité qui recule de plus en plus, donnent une réponse suffisante à ce constat. Faudrait-il alors vacciner tout le monde? Entre 12 et 13 ans, le vaccin prend à 100%. Cela est facilité par la scolarisation. Le mariage précoce tend cependant à un certain éparpillement. Il y a surtout une évidente absence de dépistage qui a pour effet de ne pas recenser à temps la maladie. Deux vaccins ont fait leur apparition sur le marché. Le MSD en octobre 2006 et le GSK en septembre 2007. Ils ont été homologués. Ils seraient dotés d'une efficacité à toute épreuve. Elle ne peut se vérifier cependant que dans une vingtaine de pays. La durée de l'immunité est de 5 ans. Après trois premières prises, un rappel est nécessaire. Ils ne sont malheureusement d'aucune efficacité chez les femmes porteuses du virus HPV. Le HPV 16 et le HPV 18 sont les plus répandus en Algérie, nous a révélé le professeur Bouguermouh. Selon l'avis de ce dernier, la détection serait possible dans les grandes villes algériennes, si l'on procédait à l'instauration d'un système de prévention. Et pourquoi, à l'instar de ces vingt pays qui disposent du vaccin contre le cancer du col de l'utérus, l'Algérie s'en priverait-elle? «On pensait introduire ces vaccins combinés, mais très peu de fabricants existent dans le monde. On ne pouvait donc faire jouer la concurrence», a argumenté le professeur Bouguermouh. 83% des cancers du col de l'utérus se trouveraient dans les pays en voie de développement. Le dépistage du virus, qui exige une formation performante dans au moins cinq grandes villes, pourrait permettre au moins la détection de 30.000 cas. Le vaccin à lui seul est insuffisant sans dépistage il ne peut assurer qu'un recul de 40% de la maladie. Les vaccins du futur: le papillomavirus est homologué depuis cette année. Pour le moment, il est utilisé dans certains pays européens. Le ministère de la Santé vient de lancer un appel d'offres pour l'acquisition de 5 millions de doses de DTCoq. Un vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche. Les vaccins de ce type peuvent comporter jusqu'à 5 vaccins dans une même seringue. Dans un contexte économique en plein transition et face à un environnement hautement concurrentiel, l'industrie pharmaceutique tente de relever le défi de fabriquer à moindre coût des médicaments sûrs et efficaces.