Cette conférence panafricaine est placée sous le signe du «renouveau et de la bonne gouvernance.» Experts de plusieurs pays africains, des représentants de l'Union africaine (UA), du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) et du Centre africain de recherche appliquée pour le développement (Cafrad), ainsi que de nombreux cadres algériens de la Fonction publique participent, depuis hier, à la Conférence panafricaine de la Fonction publique dont la tenue a été décidée en décembre 2006 à Addis Abeba. Ce séminaire de trois jours, qui portera sur la révision de la Charte africaine de la Fonction publique, est organisé par la direction générale de la Fonction publique (Dgfp). Son premier responsable, Djamal Kharchi, a relevé, dans son allocution d'ouverture, «les mutations et les défis de grande ampleur» auxquels fait face le continent africain à l'aube du troisième millénaire. Epoque, a-t-il dit, agitée par la globalisation de l'économie et le développement prodigieux des technologies de l'information et de la communication. Faisant l'historique de la Charte africaine de la Fonction publique, il a indiqué que depuis sa création, en 2001, à Windhoek (Namibie), cette institution a «mis en place un programme d'action adéquat afin de s'intégrer au processus du Nepad et au dispositif institutionnel de l'UA». Il rappellera, en outre, que le séminaire de Johannesburg de juillet dernier, qui s'est déroulé sous la présidence de l'Algérie, a «permis aux experts des Etats membres de la Sadc (Communauté de développement sud-africaine) de mettre en oeuvre la Charte et en définir, notamment les axes possibles de sa révision». Lors d'un point de presse impromptu, Kharchi a placé cette conférence sous le signe du «Renouveau et de la bonne gouvernance.» Le renouveau concerne spécialement «les pays déstructurés, détruits par des conflits internes, et dont l'administration s'est effondrée», comme le Soudan, l'Ethiopie, la Somalie ou encore l'Erythrée. «Cette conférence, a-t-il dit, planchera sur cette question de façon particulière. Seront ainsi examinées l'aide et l'assistance que pourront leur apporter les autres pays africains. Cette aide visera la reconstruction du secteur public sur des bases solides qui puissent permettre de mener à terme leur tâche d'une manière plus efficace.» Les intervenants ont présenté, tour à tour, l'arsenal juridique mis en place dans leur pays respectif pour lutter contre la corruption, le chômage, la pauvreté et l'analphabétisme, et comment asseoir une bonne gouvernance. Les rapports entre administrateurs et usagers, figuraient en bonne place dans ces interventions, mentionnant les déclarations de biens, le recrutement sans discrimination, ni de race, de religion ou de sexe, ni de référence à une appartenance politique quelconque. Cette Charte, adoptée en février 2001, qui se compose de 29 articles, est aujourd'hui disséquée à Alger par la conférence qui examinera les perspectives de son adaptation aux évolutions politiques, institutionnelles, économiques et sociales intervenues à l'échelle du continent africain. Les principaux objectifs visés sont l'évaluation de l'intégration des principes de règles de la Charte africaine de la Fonction publique et la ratification de la Charte africaine de la Fonction publique par les Etats africains dans le cadre du mécanisme institutionnel de l'Union africaine et l'étude des axes de la révision de la Charte africaine de la Fonction publique. L'Algérie, chargée de piloter le dossier relatif à la révision de cette Charte, présentera, lors de la prochaine réunion annuelle de la Conférence des ministres africains de la Fonction publique, prévue à Addis Abeba (Ethiopie) en mars 2008, un rapport final sur les travaux d'Alger. Trois ateliers ont été constitués pour débattre trois thèmes essentiels qui portent sur les difficultés et contraintes dans la mise en oeuvre de la Charte africaine de la Fonction publique et les perspectives d'enrichissement de cette Charte.