La communauté algérienne en France mérite plus d'égards et de considération. Cette revendication est venue en filigrane de la bouche du président Bouteflika hier, prononçant un toast à l'occasion du déjeuner offert en l'honneur de son hôte et homologue français, Nicolas Sarkozy. «Témoin vivant de nos liens passés et de la vitalité de nos échanges, la communauté algérienne en France (...) vit parfois l'exclusion, souffre peut-être davantage de l'incompréhension, des préjugés culturels et de la ghettoïsation religieuse», a déclaré le chef de l'Etat qui a appelé à faire de ce potentiel «un trait d'union solide entre nos deux sociétés». Plus explicite, M.Bouteflika a appelé à la facilitation de la circulation des personnes. Une des problématiques qui ont longtemps empoisonné les relations entre l'Algérie et la France. «C'est ainsi que nous avons la responsabilité d'encourager, de libérer, de promouvoir, d'accompagner les initiatives scientifiques, économiques et culturelles, par la rénovation, l'adaptation, la modernisation des cadres qui régissent nos relations, en facilitant les échanges et la circulation des hommes, des idées», a notamment dit M.Bouteflika. La même problématique a amené le chef de l'Etat à rappeler également que les rapports entre les deux pays ont un caractère exceptionnel, car dit-il, «ils reposent sur un tissu humain qui les consolide en même temps qu'il les rend plus complexes». La loi Hortefeux visant à encadrer l'immigration, fait encore des vagues au sein des organisations sociales et de la communauté immigrée en France. Les personnes demandant à rejoindre la France au titre de l'immigration familiale, y compris les conjoints de Français, seront soumises à «une évaluation de leur degré de connaissance de la langue et des valeurs de la République». Ce sont, entre autres quelques éléments de cette loi jugée «discriminatoire et raciale» par plusieurs personnalités et associations, notamment dans le chapitre relatif à l'ADN. Si ces tests ADN ne concernent pas directement la communauté algérienne en France, ils concernent les ressortissants des pays dans lequel l'état civil présente des carences. Il s'agit du cinquième projet de loi sur l'immigration, validé par le Parlement depuis 2002, le premier depuis que Nicolas Sarkozy est devenu président de la République. Il s'agit surtout du texte qui, jusqu'ici, aura posé le plus de difficulté au gouvernement Fillon.