«Le contrat d'approvisionnement de 28 SU-30MKA de combat est mis en oeuvre suivant le calendrier.» Quatre nouveaux avions de chasse de type Sukhoi Su-30MK seront livrés à l'Algérie avant la fin de l'année en cours par le constructeur russe d'avions de chasse Irkout. C'est ce qu'a déclaré, mardi, le président du groupe russe Irkout, Oleg Demtchenko, rapporté par une agence de presse moscovite. «Le contrat d'approvisionnement de 28 SU-30MKA de combat est mis en oeuvre suivant le calendrier. Nous fournissons les quatre premiers avions à notre client avant la fin de 2007», tandis que deux autres avions seront livrés en janvier 2008, fera savoir le patron du constructeur russe d'avions de chasse. A en croire Oleg Demtchenko, la première livraison de quatre chasseurs a été déjà faite, alors que des pilotes algériens sont en formation sur place pour les besoins d'usage. Le patron du constructeur russe précise sur sa lancée que son entreprise compte livrer la plus grande partie des 28 SU-30MKA en 2008-2009. C'est une commande incluse dans l'accord militaire lié à la vente d'armes russes à l'Algérie, paraphé lors de la visite du président russe, Vladimir Poutine à Alger, le 10 mars 2006. Les contrats portent essentiellement sur la vente de 28 chasseurs SU-20MKA, 34 chasseurs MIG-29 SMT et MIG-29 UBT, 16 avions-écoles Yak-130, 8 divisions de missiles «sol-air» S300 PMU-2 et 180 chars T-90C. En décembre, des avions de transport russes AN-124 et AN-22 ont effectué trois vols pour acheminer deux premiers MIG-29 SMT et deux MIG-29 UBT en Algérie. Cette commande s'inscrit dans le cadre de la reconversion de la dette algérienne envers la Russie, dont le montant est estimé à quelque 4,7 milliards de dollars. Il sied de rappeler dans la foulée que la Russie est le principal fournisseur d'armes de l'Algérie avec, en moyenne, 1 à 1,2 milliard de dollars par an. Le patron du constructeur russe Irkout avait déclaré, en juillet dernier, que son entreprise a reçu des commandes pour plus de 150 avions d'entraînement et de combat Yak-130. «Un programme de réarmement prévoit la livraison de 60 appareils à l'armée de l'air russe. Et nous avons des commandes fermes pour 82 appareils encore», avait précisé Oleg Demtchenko. Bien avant l'arrivée de Vladimir Poutine à Alger, le 10 mars 2006, l'Algérie était déjà en négociation avec les Russes pour la vente de Su-30MK. Cette acquisition, faut-il le souligner, intervient dans le cadre de la modernisation de l'aviation militaire. L'ANP (Armée nationale populaire) a entrepris, depuis quelque temps, une opération de modernisation tous azimuts, c'est-à-dire de toutes les forces la composant en termes de matériels, de formation et d'organisation mais également en termes d'entraînement et de maintenance du matériel. L'aviation militaire, rappelons-le, a commencé à se moderniser depuis les années 1990, vu la flotte obsolescente et principalement les chasseurs MiG-21 et MiG-23. La nouvelle tendance a donc tourné au profit du SU-30MKA, un chasseur de combat produit par le constructeur Irkout qui a été mis sur pied en 2002 sur la base du groupe de production aéronautique d'Irkoutsk. Lequel groupe s'occupe de la production, de la vente et du service après-vente d'aéronefs militaires et civils russes. Oleg Demtchenko avait fait savoir en juillet dernier, qu'en 2008, six avions de type Yak-130 seront réceptionnés par l'Algérie et dix autres en 2009. L'accord prévoit la fourniture de 16 Yak-130 à l'Algérie. Le biplace Yak-130 permet de former les pilotes des chasseurs des familles Sukhoi et MIG et de leurs analogues étrangers, le Mirage 2000, le F-15, le F-16, l'Eurofighter Typhoon, le F-22 et le F-35. La Russie compte atteindre, cette année, un nouveau record en matière de ventes d'armement. Elle vise à exporter 7,5 milliards de dollars d'armes en 2007. Faut-il rappeler encore que le pays de Vladimir Poutine a enregistré durant l'année écoulée un record d'exportation des armements grâce notamment, à la signature d'importants contrats avec l'Algérie et le Venezuela. La coopération dans le domaine militaire avec l'Algérie s'est élargie à d'autres formes, outre l'achat d'armement. L'ex-ambassadeur de la Russie à Alger, Vladimir Titorenko avait annoncé que son pays assurait la formation de quelque 5400 militaires algériens en Russie.