Au Vieux Rocher, toutes les mesures prises pour les éradiquer se sont avérées inefficaces. Selon les spécialistes en la matière, ces mesures ont été prises d'une manière aléatoire, sans aucune étude ou planification préalable. Plusieurs chantiers ont été lancés à Constantine et sa périphérie. Ce qui a poussé les populations limitrophes à envahir la cité à la recherche d'un emploi stable et d'un toit décent. Les autorités d'antan n'ont pas jugé utile de prendre des mesures draconiennes pour parer à cet exode qui a finalement faussé les calculs de tous les politiques. Le secteur de Sidi Rached, à lui seul, compte 991 gourbis. Le plus grand site de ce secteur est celui de l'avenue Rahmani Achour. Il est composé de plusieurs lots à savoir Aïn Askar, Aïn Nasnas ave otal de 601 taudis. L'autre site, de moindre importance, est celui de l'ancienne décharge publique «Smiha» en allant vers la cité El-Bir Smiha qui en compte, actuellement, plus de 445. Par ailleurs, le plus vieux et le plus ancien quartier érigé sur les hauteurs de Constantine datant des années 40 est celui de la cité du Faubourg-Lamy. Cette cité compte environ 3.000 habitats précaires. Sur le plan politique, c'est le quartier le plus chaud, et le fief des groupes terroristes par excellence. Dans les années 90, le Faubourg était devenu tristement célèbre par les activistes des groupes des GIA. Toutes ces habitations précaires ont terni le cachet touristique de la ville des Ponts. Le visiteur peut, de lui-même, constater que tout le Constantinois est défiguré par l'implantation sauvage des bâtisses aux toits de zinc et de plaquettes d'amiante. Les deux importants sites touristiques, à savoir le pont de Sidi-Rached et le plateau de Mansourah, ont été défigurés par cette gangrène. Au sein d'un même gourbi, une dizaine de personnes sont entassées dans une seule «pièce». Les conditions d'hygiène sont lamentables. En hiver, la vie est insupportable, et l'été, c'est l'apparition des maladies à transmission hydrique. Les habitants de ces cités et en l'absence de responsables, entament leurs propres travaux d'assainissement. Le plus insolite c'est l'entreprise Sonelgaz qui raccorde ces «gourbis» au réseau électrique, bien que la réglementation l'interdise pour les constructions illicites. Il est à signaler, en outre, que lesdites cités sont devenues la source de maux et fléaux sociaux, à savoir le banditisme, la drogue, la prostitution et le phénomène le plus dangereux: le terrorisme. Malgré les quelques opérations de relogement menées tambour battant par les responsables de la ville, la mafia des gourbis récidive et revend les bidonvilles à de tierces personnes dans l'espoir de décrocher un logement social. Par ailleurs, la Vieille Ville, elle-même livrée à son destin, aurait pu bénéficier d'un programme spécial pour la construction des tours qui donneraient à Constantine son statut de capitale de l'Est. L'autre problème de Cirta, celui-là géologique est le glissement de terrain. Dans ce contexte, la ville a bénéficié d'un programme d'urgence pour la construction de 6.000 logements au niveau de Aïn El-Bey et Massinissa au Khroub. Ces logements, devant accueillir les habitants de la rue des Bienfaits et Saint-Jean, dont les travaux vont bon train, seront prêts d'ici à la fin de l'année en cours. Constantine arrivera-t-elle à éradiquer le phénomène des bidonvilles ? A-t-elle les moyens de sa politique? A ce jour, combien de gourbis ont été détruits? Et combien d'autres ont été reconstruits? Y a-t-il des programmes d'urgence pour reloger les sinistrés des gourbis et mettre fin au cartel des constructeurs de taudis?