Les étudiants frondeurs avaient émis quelques conditions. Le conflit qui perdure depuis le 24 novembre à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa est-il en passe de connaître son épilogue? La question mérite d'être posée si l'on considère l'évolution qu'a connue la crise ces derniers jours. La demande introduite par la coordination des étudiants auprès du cabinet de la wilaya de Béjaïa a reçu, en effet, un avis favorable même si le doute n'est pas tout à fait levé quant aux exigences formulées dans le même document par les étudiants. En effet, pour rendre possible cette réunion, les étudiants frondeurs avaient émis quelques conditions, dont celle liée à la présence du directeur général des oeuvres universitaires et d'une commission interministérielle composée de représentants des ministres de l'Enseignement supérieur et des Finances. Or, dans l'intervention du chef de cabinet sur les ondes de la Radio locale, aucune référence n'a été faite à la commission. L'intervenant s'est contenté de citer la présence du wali, du recteur et du directeur des oeuvres universitaires. Hier, l'heure était à l'incompréhension au sein de la communauté estudiantine. Le flou entretenu quant à la présence d'une commission ministérielle a semé le doute. Du coup la tenue de cette rencontre de négociation devenait incertaine. Il faudra attendre les conclusions de la réunion de la coordination pour connaître la position de la coordination quant à la suite à donner à la réponse de la wilaya. Au moment où nous mettons sous presse, la réunion n'a pas encore débuté et risque de se prolonger tard dans la nuit tant il est difficile pour la mouvement de faire un choix. Si la position des étudiants était motivée par le fait que «les responsables locaux, le recteur et le wali, ne peuvent aucunement s'engager sur des réponses aux revendications relevant des prérogatives du ministère», il reste que le refus de se mettre à table pour un premier contact peut induire des conséquences graves surtout lorsqu'on sait la détermination de l'autorité de wilaya de débloquer la situation dans les campus. «L'université de Béjaïa ne peut pas être éternellement fermée», avait affirmé le wali de Béjaïa. Une affirmation qui sonne comme un avertissement à peine voilé quant aux intentions des autorités de ne pas laisser la situation pourrir davantage. C'est à cette problématique que les étudiants s'attelaient à résoudre hier dans la soirée dans une réunion convoquée en urgence. L'on saura, aujourd'hui, s'ils vont se mettre à table et mettre fin à leur mouvement ou au contraire, c'est la crise qui prendra une autre tournure.