Une dizaine d'autres jeunes âgés de 20 à 28 ans ont rejoint le maquis dans la région de M'sila. Condamnés par la justice à de lourdes peines de prison pour des activités terroristes mais ayant bénéficié des dispositifs de la Concorde civile et de la Réconciliation nationale, 250 islamistes ont rejoint les maquis, a-t-on appris de sources sécuritaires. Parmi eux, un certain Guesmia connu des services de sécurité pour avoir commis plusieurs crimes. Les mêmes sources soutiennent que ces terroristes, d'anciens détenus, auraient repris le chemin des maquis de l'Est, à leur sortie de la prison de Boussouf. On précise également que certains d'entre eux avaient été transférés vers le centre pénitenciaire de Boussouf depuis d'autres prisons de l'Est. Des familles de ces islamistes ont été surprises d'apprendre que leurs proches ont été libérés dans le cadre de la Concorde civile et la Réconciliation nationale et certaines ont avancé la thèse de harraga pour expliquer leur disparition. Des sources judiciaires confient que 300 terroristes, qui devaient purger une peine de prison pour terrorisme, ont bénéficié des dispositifs de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Une mère de famille, dont le fils a été récemment libéré dans ce même cadre, a confié que son fils n'avait jamais rompu avec les terroristes et a fini par rejoindre ses acolytes. La mère refuse de dire si le contact entre elle et son fils est maintenu. Par ailleurs, une dizaine d'autres jeunes âgés de 20 à 28 ans ont rejoint le maquis dans la région de M'sila. Leur disparition depuis septembre 2006 a mobilisé les services de sécurité chargés de la lutte antiterroriste qui ont entamé des recherches intenses. Après plusieurs mois d'investigations, il sera établi que ces jeunes avaient rejoint les maquis de Djelfa, plus exactement à Djebel Boukhil, dont les frontières administratives font jonction avec la wilaya de M'sila. Selon les informations en possession des services de sécurité, au moins 25 terroristes affiliés à katibet al mouhadjiroune sont terrés dans ces maquis à la topographie complexe. Un repenti a confié aux services de sécurité que les conditions de vie dans ce massif montagneux sont insupportables, tout en dressant un tableau des plus négatifs de la situation. Plusieurs réseaux de soutien au terrorisme avaient été démantelés dans cette même wilaya, et dont certains avaient pour mission d'acheminer des explosifs au centre du pays, en vue de la fabrication de bombes. Nos sources n'écartent pas l'hypothèse que le recrutement de ces jeunes vise la préparation d'attentats à la voiture piégée. Dans ce contexte, il est à souligner que plusieurs véhicules ont été volés durant ces derniers mois. Leur signalement a permis, d'ailleurs, aux services de sécurité de démanteler un réseau spécialisé dans le trafic d'explosifs. 125kg de nitrate de potassium avaient été récupérés. Ces groupes préparaient des attentats contre les services de sécurité à M'sila, lesquels étaient derrière le démantèlement de plusieurs réseaux qui agissaient pour le compte d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Nos sources ont souligné, également, la présence d'étrangers de nationalité mauritanienne qui auraient rejoint les massifs de la zone 6 selon la cartographie terroriste. Le Gspc ou Al Qaîda au Maghreb islamique aurait recruté une dizaine d'étrangers qui ont réussi à s'introduire clandestinement sur le sol algérien via les frontières libyennes. Après avoir transité par Oued Souf, ces recrues finiront aux maquis de M'sila. Cinq d'entre eux sont de potentiels kamikazes. Le siège de la Gendarmerie nationale de Aïn Errich, dans la wilaya de M'sila, a échappé à un attentat kamikaze, a-t-on également appris. Le triple objectif des attentats kamikazes est de frapper les institutions étatiques, constituer un butin de guerre et enfin paralyser l'économie du pays. Ces terroristes qui refusent de reprendre une vie normale, sont tombés dans un processus de conditionnement. Il revient à la société d'enclencher des mécanismes de réinsertion pour empêcher ces irréductibles de verser dans la violence terroriste. L'option sécuritaire est de dégager des paramètres de prévention, ce qui a été négligé, mais également d'impliquer la société pour pister l'origine du danger. C'est dans cette optique que les services de sécurité comptent soutenir, notamment le processus de paix.