Le ministère des Finances avait annoncé, le 24 novembre dernier, sa décision de surseoir à l'opération de privatisation. La Citibank s'est dotée d'un nouveau président. La nouvelle a été annoncée hier par la ministre déléguée chargée de la Réforme financière, mme Fatiha Mentouri, en marge du Séminaire international sur le partenariat public-privé dans le financement des projets d'infrastructures tenu à Alger. En fait, la Citibank compte parmi les meilleures banques ayant soumissionné à l'ouverture du capital du Crédit populaire algérien (CPA). Cette banque a été amenée à engager un processus de restructuration de son management suite à la crise internationale des crédits hypothécaires. Les répercussions financières de cette crise sur cette banque se situent entre 5 et 7 milliards de dollars, selon Mme Mentouri. Ces conditions ont conduit cette banque à annoncer son retrait de l'opération, le 21 novembre dernier. En fait, la désignation d'un nouveau président à la tête de Citibank fait la joie du ministère des Finances dans l'espoir de relancer le processus d'ouverture du capital du CPA. Sur ce point, la ministre déléguée s'est contentée de dire que «la balle est dans le camp des soumissionnaires». Mme Mentouri espère voir les banques qui se sont retirées revenir dans cette course. Selon elle, les incertitudes commencent à s'apaiser dans ce sens. Elles étaient six banques à avoir soumissionné pour l'ouverture du capital du CPA. Parmi elles, trois ont dû renoncer à l'acquisition du CPA. En plus de la Citibank, la première est la banque espagnole Santander. Dès le mois de mai, cette dernière a engagé une vaste opération de rachat d'une banque internationale. Le 23 novembre, le Crédit Agricole a exprimé le souhait de voir reportée la date de présentation des offres. Dès lors, le nombre de soumissionnaires potentiels se trouve réduit à trois banques qui sont: Société Générale, Banque populaire et BNP Paribas. «L'Etat a choisi la prudence», avait souligné Mme Mentouri lors d'une conférence de presse animée le 26 novembre dernier. Elle avait affirmé qu'il n'était pas question d'engager une nouvelle procédure. Le processus sera repris lorsque les choses seront plus claires, selon elle. Notons que les trois phases de cette opération ont coûté à l'Etat quelques milliers de dollars. En 2007, le monde entier a découvert l'existence des «subprimes», ces prêts immobiliers consentis à des ménages américains pauvres et qui ont déclenché une vaste crise financière en été. Ces turbulences, qui ont affecté les marchés des titres hypothécaires dans de nombreux pays, ont eu de sévères incidences sur les grands groupes bancaires internationaux, en particulier américains. Le montant global de la facture de cette crise pourrait se situer, selon la ministre déléguée, entre 400 et 500 milliards de dollars. Actuellement, les marchés financiers se montrent extrêmement inquiets et tendus et, un peu partout, les banques ont resserré leurs critères de crédit, faisant chanceler la croissance. Selon les spécialistes, l'année prochaine s'annonce morose pour l'économie mondiale, encore freinée par les retombées de cette crise. Par ailleurs, la ministre déléguée a annoncé la tenue d'une conférence de presse, au début de l'année 2008. L'objectif est de faire un bilan sur les réformes financières engagées et annoncer ce qui reste à faire dans ce secteur.