Le processus de privatisation du CPA, interrompu en novembre dernier, reprendrait, selon la ministre déléguée à la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri, « lorsque les banques candidates seront prêtes ». Apostrophée sur la question en marge du séminaire sur le partenariat public-privé, tenu hier à Alger, la ministre, sans donner de date précise, a toutefois indiqué que les banques candidates à la reprise de la banque publique algérienne devraient évaluer leurs pertes au cours du 1er trimestre 2008, et décider après de la reprise du processus de privatisation. Une reprise qui se fera « lorsque les incertitudes s'apaiseront et que l'on verra plus clair », a encore répété Mme Mentouri. A la question de savoir si c'est la banque américaine, la Citibank, qui a fait échouer l'opération à cause des pertes importantes qu'elle aurait subies suite à la crise des subprimes aux Etats-Unis, la ministre s'est contentée de dire que « le processus reprendra quand toutes les banques auront les mêmes chances », sans toutefois exclure une « guerre d'influence » entre la banque américaine et les banques françaises en lice pour la reprise du CPA. Et de souligner que l'Etat algérien ne cherche pas de « l'argent » dans cette privatisation mais un « partenaire stratégique qui apportera un plus au système bancaire algérien ». Pour rappel, le ministère des Finances avait décidé, le 24 novembre dernier, de surseoir à l'opération prétextant l'attente d'une « meilleure visibilité » sur les marchés financiers internationaux, secoués depuis plusieurs mois par la crise internationale des crédits hypothécaires. Six banques étaient préqualifiées dont les banques françaises BNP Paribas, Crédit agricole, Société Générale et la Natixix Banque Populaire, la banque américaine Citibank et enfin l'espagnole Santander. Après un premier retrait de la banque espagnole Santander, la Citibank a décidé de se retirer « momentanément », alors que le Crédit agricole a demandé le report de la date limite de remise des offres. Avec seulement trois banques en lice, le ministère des Finances avait décidé du « gel » de l'opération afin de « ne pas altérer le jeu de la concurrence et le prix de cession du CPA avec », avait-on prétexté alors.