Les prix du médicament sont toujours régis par un décret des années 90 devenu totalement obsolète, selon le Snapo. Un nouveau décret régissant les prix des médicaments sera prochainement adopté. C'est ce qu'a annoncé, hier, à L'Expression, M.Belambri, membre du bureau national du Syndicat des pharmaciens d'officine (Snapo), chargé de l'information, joint par téléphone. «Le ministre du Travail nous a déclaré jeudi que le projet de révision des marges bénéficiaires appliquées aux médicaments est finalisé et sera probablement adopté avant la fin de l'année», a indiqué notre interlocuteur. En effet, le Snapo, qui compte plus de 3000 officines à travers le territoire national, réclame l'actualisation et l'augmentation de ces marges sur le prix d'achat des médicaments. Cette revendication a été soulevée lors de la rencontre qui a regroupé jeudi, une délégation de syndicalistes avec le ministre du Travail et des Affaires sociales, M.Tayeb Louh. «Nous souhaitons que le nouveau décret soit effectif le plus rapidement possible», insiste M.Belambri. Le ministre, dit-il, a ainsi informé les syndicalistes qu'un conseil interministériel devrait avoir lieu incessamment à cet effet. Louh avait, selon les syndicalistes, promis aux pharmaciens d'officine d'accompagner l'application des tarifs de référence pour le remboursement avec une modification des marges bénéficiaires qui leur permettent de faire la promotion du générique. Les prix des médicaments génériques ont baissé au niveau des tarifs de référence mais la marge est restée la même, avait déjà expliqué les syndicalistes. Le Snapo a toujours plaidé pour la révision de ce système «de manière à assurer des résultats plus justes et plus équitables». Les prix du médicament, rappelle-t-il, sont toujours régis par un décret des années 1990 devenu totalement obsolète. Un système qui est, estime le représentant du Snapo, en totale contradiction avec la politique gouvernementale prônée en faveur du médicament générique. «Les marges appliquées actuellement demeurent très pénalisantes pour le pharmacien d'officine. Il faut adopter des mesures concrètes pouvant encourager la politique de promotion du générique par l'adoption de nouvelles marges bénéficiaires en vue de permettre au pharmacien de jouer pleinement et efficacement son rôle au sein de la chaîne sanitaire», soutient M.Belambri. Les syndicalistes citent nombre de «bouleversements» liés à l'environnement socioéconomique, qui ont secoué la profession, notamment l'augmentation continue des prix du médicament, la chute brutale des revenus de l'officine, l'augmentation «conséquente» des charges d'exploitation. Ils citent également «l'engagement du pharmacien dans le système du tiers-payant, les contrecoups de l'application du tarif de référence, la mise en place de la carte à puce, les installations anarchiques provoquant une augmentation démographique de la profession». Les syndicalistes, visiblement satisfaits de cette rencontre, comptent aussi relancer le dialogue avec les autres départements ministériels, principalement ceux de la santé et du commerce mais aussi avec ceux des finances et de l'Industrie. D'autres revendications seront soulevées notamment celles relatives au problème de l'ouverture des officines dans les zones enclavées. Pour rappel, les pharmaciens ont déjà menacé, au début de l'année, d'entreprendre des actions de protestation pour faire aboutir leurs doléances.