Constat n L'investissement du privé dans des drames télévisuels a eu un impact négatif sur le 7e art en Syrie, a indiqué, hier, le critique de cinéma Mohamed Abidou. Dans une conférence de presse animée à l'occasion de la semaine culturelle syrienne qui se tient jusqu'au 18 décembre dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», M. Abidou a précisé que ces privés ont tourné le dos au cinéma pour se consacrer à la production télévisée à des fins lucratives. Le fait que les producteurs ne s'intéressent plus au cinéma est dû à la stagnation à laquelle fait face la production cinématographique en raison de l'absence de salles de cinéma, a souligné l'intervenant. Il a ajouté que Damas, à titre d'exemple, ne dispose que de deux salles de cinéma modernes dont «les prix d'accès sont très élevés», auxquelles s'ajoutent des anciennes salles qui ont besoin d'être restaurées. En vue de faire face à cette situation, les spécialistes du secteur ont jugé nécessaire d'ouvrir le débat autour du retour des privés au cinéma, a-t-il indiqué. Après avoir présenté un bref exposé sur le cinéma syrien qui a connu tantôt des moments de stagnation et tantôt des moments de gloire suivant les circonstances politiques et socio-économiques qu'a traversées le pays, M. Abidou a estimé que le cinéma syrien a «pu refléter la réalité arabe et se distinguer par l'audace dans le choix des thèmes». Le critique a cité comme exemple le film Visions romanesques, diffusé à la salle El-Mougar, en marge de la conférence de presse, et réalisé par Ouha Al-Raheb, première femme cinéaste en Syrie. Le film évoque l'histoire d'une jeune fille qui a décidé d'aller au Liban pour fuir les restrictions familiales. Malheureusement, son départ coïncide avec l'invasion du pays par les Israéliens en 1982, ce qui la pousse à rejoindre les rangs de la résistance. Par ailleurs, l'intervenant a annoncé que la Syrie compte produire 10 films dans le cadre de la manifestation «Damas, capitale de la culture arabe 2008», soulignant que 4 films inspirés de romans damascènes ont été réalisés jusqu'à présent, dont Hassiba et Damas, le sourire de la tristesse.